Dans un rapport présenté la semaine dernière les Nations Unies demandent aux pays qui contribuent aux effectifs et aux moyens de la Minusma de redoubler d’effort. Le contexte sécuritaire complique, selon le Secrétaire Général, la mission des casques bleus dans le pays. Il estime que l’insuffisance des moyens compromet l’action de la Minusma.
Le rapport indique que la mission continue de travailler dans un environnement extrêmement difficile, sous la menace permanente d’attaques asymétriques violentes qui vont probablement continuer. Les forces onusiennes utilisent une grande partie de leurs ressources pour se protéger.
Le Secrétaire Général demande à tous les pays fournisseurs de contingents et tous les donateurs à redoubler d’efforts pour fournir à la Mission le matériel et les ressources dont elle a besoin, notamment les unités d’hélicoptères qui sont une nécessité d’urgence pour procéder à des évacuations sanitaires. Dans la liste des besoins figurent également une compagnie de renseignement, de surveillance et de reconnaissance, des groupes d’appui aéroportuaire, une compagnie de forces spéciales, une compagnie de neutralisation des explosifs et munitions, un bataillon spécialisé en convois de combat, des policiers, des véhicules blindés de transport de troupes et des véhicules de police blindés individuels.
Des informations ont été rendues publiques alors que le contingent des Pays-Bas et ses sept hélicoptères doivent quitter le Mali à la fin du mois. L’Allemagne a toutefois annoncé il y a quelques jours l’arrivée d’un contingent de plusieurs centaines d’hommes et de moyens aériens.
Pour certains observateurs, la demande d’augmentation des moyens de la Minusma est justifiée au regard des défis sécuritaires dans le Nord et de l’immensité du territoire. Selon eux, les casques bleus ne peuvent atteindre les objectifs assignés que si leurs capacités opérationnelles sont renforcées.
Me Abdourahamane Ben Touré est juriste, chargé de cours à l’Université de Bamako. Il est joint par Issa Fakaba Sissoko :
« Je pense qu’il faut regarder la question de moyens en fonction de la menace qui est en face. Nous sommes dans le septentrion malien, une zone très très vaste, difficilement maîtrisable. Pour pouvoir maîtriser cette zone là, ça nécessite énormément de moyens, qu’on le veuille ou pas. Si on compare les moyens de la Minusma à ceux de l’armée malienne, on dira que la Minusma est équipée. Mais pour faire face aux défis sécuritaires sur un territoire aussi immense, avec des groupes armés qui ont un mode opératoire asymétrique avec une très grande mobilité, je pense que le manque de moyen est une réalité. Il ne faut pas voir simplement que c’est le Nations unies, il faut voir également les contraintes qui sont liées au terrain. Donc l’insuffisance de moyens est plus en relation avec les contraintes liées au terrain, mais aussi au mode opératoire des groupes terroristes qui sèment l’insécurité et la désolation ».