Le gouvernement du Mali souhaite mettre en place une centrale unique d’achat public. La décision a été prise hier lors du premier conseil de cabinet de 2017 présidé par le Premier ministre. Cette initiative vise, selon les autorités, une gestion efficace, transparente et rationnelle des ressources publiques surtout dans la passation des marchés publics.
Me Mountaga Tall, ministre de l’économie numérique et de la communication, porte parole du gouvernement, est au micro de nos confrères de l’ORTM.
« Il y a un souci permanent du Gouvernement, une demande forte de nos compatriotes pour la gestion efficace, rationnelle, efficiente des ressources publiques. Le Premier ministre, pour traduire cette exigence en acte, a instruit à Monsieur le ministre des Finances de mener une étude sur la mise en place d’une centrale d’achat. La gestion des ressources publiques passe, dans une large part, par les marchés publics. Et aujourd’hui ces marchés publics se font de façon disparate. Et cette centrale d’achat devrait permettre de faire des économies d’échelle, elle devrait permettre plus de transparence dans la passation des marchés publics ».
L’opposition reconnaît que cette centrale pourrait réduire les dépenses de l’État. Cependant selon elle, dans une administration déconcentrée, il y a lieu de s’interroger sur l’efficacité d’un mécanisme de ce genre. Parce que pour ses responsables, à partir de 2018, le Mali travaillera dans un cadre où chaque responsable de programme au sein des départements ministériels sera responsable de la mise en œuvre de son projet et ordonnateur de son budget.
Mody N’diaye, porte-parole de l’opposition parlementaire est joint au téléphone par Idrissa Sako.
« Donc, sous réserve de voir en fait institutionnellement comment est-ce qu’ils vont le faire, à priori acheter en gros est une bonne chose du point de vue du coût, de l’économie d’échelle. Mais dans une administration déconcentrée, dans une administration très forte, il y a lieu de s’interroger sur l’efficacité d’un mécanisme de ce genre surtout qu’à partir de 2018, nous allons travailler dans le cadre des programmes où chaque responsable de programme au sein des départements ministériels, est responsable de la mise en œuvre du programme et est l’ordonnateur de son budget. Donc il y a lieu également d’en ternir compte dans l’analyse. Mais maintenant, moi je n’ai pas vu pour le moment le document lui-même pour savoir ce qui les a amenés à aller dans ce sens et comment ça va se faire ».
Pour certains analystes, une centrale d’achat pour un pays comme le Mali est une bonne chose. Selon Pr. Abdoulaye Niang, le gouvernement vient de prendre un engagement concret qui a un avantage sur le plan de la lutte contre la corruption.
Pr. Abdoulaye Niang économiste, chercheur au Centre de recherche « Senè » est joint au téléphone par Idrissa Sako
« Ça un avantage sérieux, mais surtout ça un avantage sur le plan de la lutte contre la corruption, contre la fraude, contre les dessous de table. Donc, c’est une très bonne, si n’est pas comme toutes autres décisions que nous avons, toutes les lois que nous avons, par ce que nous avons des très bonnes lois, mais à l’application, on a toujours eu des problèmes. Avec une centrale unique d’achat, il y aura une réduction de coût, il y aura une objectivité la gestion des ressources publiques. Le choix de la qualité va donner des bons résultats. C’est une très bonne décision. Ça veut dire que le président Ibrahim Boubacar Kéita a commencé l’année 2017 avec un engagement concret. Je crois qu’il faut saluer l’initiative qui, on l’a dit, permettra de réduire les risques de la corruption ».