Les patrouilles mixtes à Gao vont commencer dans 72 heures, selon le gouverneur de la région. Les combattants de la CMA ont rejoint les Famas et ceux de la Plateforme dans la cité des Askias. Selon le coordinateur du Moc à Gao, l’État a décidé de faire des concessions aux groupes qui s’opposaient à l’arrivée des combattants dans la ville. Un quota supplémentaire de 150 hommes leur a été accordé pour leur permettre de participer aux patrouilles mixtes.
Par contre le gouverneur de Gao parle toujours de 600 combattants, 200 de l’armée, 200 de la CMA et 200 de la Plateforme.
Le gouverneur Seydou Traoré est joint au téléphone par Idrissa Sako :
« Nous sommes dans le processus. Nous sommes enchantés et nous saluons tous ceux dont le concours a permis d’aboutir finalement au rassemblement des hommes qui est effectivement en cours. Les éléments de la CMA viennent d’accéder au camp et ceux qui s’y opposaient ont bien compris et tous animés par le même patriotisme ont cédé. Comme je l’ai dit, chacun a sa place, et chacun trouvera son compte au bout du processus ».
Alors, cela veut dire que toutes les parties ont accepté de travailler ensemble dans ce sens ?
« Absolument, c’est ça, et c’est un motif de fierté pour nous. Ça a été très dur, ça a été très long, mais ça a été très patriotique. Les uns et les autres, tout le monde a gagné, le Mali a gagné ».
Aujourd’hui, ils sont au nombre de combien à participer à cette opération ?
« Il y a un contingent de 200 par fraction. C’est à dire, 200 pour les Famas, 200 pour la Plateforme et 200 pour la CMA ».
Selon Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, la CPA, la CMFPR2 et leurs alliés ont trouvé un compromis avec le gouvernement. Il estime donc que ces mouvements ne constituent plus un blocage au processus.
Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, secrétaire général de la CPA, est joint au téléphone par Idrissa Sako :
« Je confirme que les mouvements signataires, notamment la CPA, La CMFPR2 et leurs alliés, en vertu du protocole du 20 octobre, ne constituent plus aujourd’hui un blocage en ma connaissance. Pour moi, dès lors que nous avons accepté les compromis qui nous ont été faits, il n’y a pas de blocage par rapport à ça. Et puis, il faut que les gens comprennent que nous n’avons pas un problème en tant que tel avec la CMA. Nous avons dit simplement qu’il ne peut y avoir de patrouilles mixtes sans nous. Nous sommes signataires de l’accord. Et, pas plus que ce matin j’ai eu mon dernier échange avec le président chef de la CTS ( Commission technique de sécurité ) côté Minusma, qui m’a assuré qu’une réunion est en train de se tenir pour créer des conditions en vue de permettre un acheminement des combattants qui doivent contribuer au MOC de Gao; notamment ceux qui doivent arriver du Gourma de Gao, ceux qui doivent arriver de Tombouctou, ou peut être même de Ménaka pour contribuer au MOC de Gao. Aujourd’hui, nous serons 25 dans le MOC de Gao et nous seront 30 dans le MOC de Tombouctou. Et, c’est pareil pour la CMFPR2 ».
La CMA confirme l’arrivée de ses deux cents combattants dans la ville de Gao ce matin. Cependant ses responsables regrettent l’augmentation du quota qui a été fait, selon eux, « de manière unilatérale par le gouvernement ».
Brahim Ould Sidaty responsable de la CMA est joint au téléphone par Intalla Ag Bilal :
« Même au début, la CMA n’avait pas de griefs. La CMA a dit que pour commencer les patrouilles, il faut des dispositions sécuritaires. Si ces dispositions sécuritaires ont été respectées au niveau de la ville de Gao, rien n’empêche aux gens de participer aux patrouilles. La position de la CMA est toujours constante. Nous, nous avons des principes. Premier principe, nous avons dit qu’à l’intérieur de la ville de Gao, c’est le gouvernement du Mali, c’est Barkhane et les autres qui sont là-bas. Donc si nous, on doit rentrer, tout le monde doit revoir sa position. Deuxième aspect, c’est par rapport aux quotas, les quotas sont à 200. Donc le fait que le gouvernement donne 75 ou 150 de manière unilatérale, c’est comme s’il crée ces mouvements et leur donne ce qu’il veut. Vraiment ça c’est des choses qui ne nous concernent pas. Nous savons que ça ne va pas apporter un plus au processus, au contraire, ce serait négatif ».
De son côté, la Plateforme confirme qu’il n’y a plus de blocage. Ses responsables estiment que les groupes signataires ont donné la liste de leurs éléments qui doivent composer le Moc.
Fahag Ag Almahmoud, sécretaire général du Gatia et membre de la Plateforme, est joint au téléphone par Idrissa Sako :
« Nous saluons vraiment la mise en place des conditions pour qu’enfin le MOC à Gao démarre ».
Alors, aujourd’hui est-ce qu’on peut dire que la Plateforme, la CMA et l’armée malienne sont ensemble pour les patrouilles mixtes à Gao?
« Je pense que chacun a donné les éléments qui doivent le représenter au sein de cette structure. Il n’y avait que le problème d’inclusivité au niveau de la CMA qui a bloqué le MOC jusqu’à hier matin, mais aujourd’hui ça été débloqué. D’après ce qu’on m’a dit, c’est la communauté internationale et le gouvernement qui ont attribué les quotas pour les gens qui n’ont pas été pris en compte ».
Alors, aujourd’hui les gens qui ont été pris en compte ils sont au nombre de combien pour cette opération?
« Si mes chiffres sont bons, au total c’est 750.»