A la veille de la saint Sylvestre, Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République du Mali, à l’entame de la 4e année de son mandat, s’est adressé hier soir à son peuple. Apres une adresse bilan de l’année écoulée, le président de la république a dans son message annoncé des belles perspectives d’avenir et mis en exergue les priorités de 2017. Selon le chef de l’Etat, le rétablissement de la paix et de la sécurité, la révision constitutionnelle et la prise en charge des problèmes de la diaspora malienne entre autres, seront au cœur des préoccupations nationales. Ibrahim Boubacar Kéita, au micro de nos confrères de l’ORTM
« Lors de mon adresse à la Nation du 22 septembre dernier, j’avais souligné que parmi les défis qu’affronte la Nation, trois retiennent tout particulièrement mon attention. Celui du rétablissement de la paix et de la sécurité. Celui de la préservation de la cohésion nationale. Et celui de la prise en charge de la demande sociale. Ces trois objectifs resteront prioritaires en 2017. C’est ainsi qu’au cours du premier trimestre 2017 seront installées les autorités intérimaires dans toutes les localités où n’ont pu être organisées les élections communales. Un jalon important dans la réhabilitation de la cohésion sociale et du vivre ensemble au Mali sera posé avec la tenue au mois de mars 2017 de la Conférence d’Entente Nationale. Dès l’ouverture de la prochaine session parlementaire, un projet de loi portant révision de la Constitution aura lieu. A nos compatriotes de l’extérieur, Je salue votre dévouement pour le Mali. J’ai entendu votre message, mais souvenez vous, Ibrahim Boubacar Kéita ne pourra jamais trahir aucun malien, surtout ceux de la diaspora, je vous donne l’assurance que j’en tirerais très bientôt toutes les conséquences ».
Les leaders des partis politiques de l’opposition ont suivis avec intérêt l’adresse à la nation du président de la république Ibrahim Boubacar Keita à la veille du nouvel an. Pour eux la tenue de la conférence d’entente nationale annoncée par le chef de l’état est une nécessité à condition qu’elle soit inclusive pour traiter toutes les préoccupations du pays. Pour Mody N’diaye, porte parole de l’opposition parlementaire « la révision constitutionnelle permettra de corriger plusieurs lacunes de la loi fondamentale à condition que tout le monde soit inclus dans son élaboration ».
Il est joint au téléphone par Moumine Sindébou :
« Concernant la conférence d’entente nationale, nous souhaitons que ça soit une véritable conférence d’entente qui aura comme termes de référence le recensement de tous les besoins liés à la société. Et que cette conférence permette entre nous maliens de façon inclusive de traiter les préoccupations de notre pays. Nous ne voulons pas d’une conférence d’entente taillée sur mesure. Nous voulons que les termes de référence de cette conférence soient partagés avec toute la classe politique, avec toute la société civile.
Nous souhaitons également que cette révision constitutionnelle qui va nous permettre d’adapter notre loi fondamentale à nos propres réalités soit une révision partagée avec tout le monde ».
Pour les Maliens de France, le discours du président Ibrahim Boubacar Kéita ne changera pas leur position tant que des mesures concrètes ne soient prises pour la satisfaction de leurs doléances. Selon leur responsables « les belles paroles ne serviront rien tant que l’accès aux documents officiels comme le passeport reste lié à la carte Nina ».
Anzoumane Sissoko, porte parole du Mouvement des « Sans papiers » de France et de l’Europe est joint au téléphone par Idrissa Sako :
« Le discours, on en a assez attendu. On a entendu le président. On veut du concret, c’est à dire que le président mette les moyens pour que les Maliens de l’extérieur puissent avoir la liberté d’accès aux documents du pays. Ce discours ne va rien changer au niveau de l’occupation. On attend des vraies évolutions sur place ici notamment la question de la carte NINA qui est toujours liée à l’obtention du passeport alors qu’il y a beaucoup de gens qui ont des rendez vous et qui doivent voyager dans l’urgence au Mali ou dans d’autres pays. Cela est impossible si on n’a pas le passeport. Nous avons entendu le discours du président, mais nous voulons des actes précis au consulat pour mettre fin à cette situation. Ce n’est pas son discours qui va mettre fin à l’occupation. Ce sont des revendications qui sont très claires. Les jeunes ont dit qu’il faut que les gens puissent avoir la liberté d’accès à tous les documents.
Donc ce sont des demandes très claires et très précises. Sinon le discours du président ne va rien changer ».