Sophie Pétronin, qui dirige une organisation non gouvernementale venant en aide aux enfants souffrant de malnutrition», a été enlevée hier en début de soirée à Gao par des hommes armés. Aussitôt après le rapt, les forces de sécurités présentes à Gao ont lancé des poursuites pour retrouver les ravisseurs.
Très connue dans la cité des Askia, Sophie Pétronin, Franco-suisse est très appréciée et elle dirigeait une ONG qui aidait les orphelins et les démunis. Récemment elle a même écrit un livre autobiographique dénommé « Le signe de la lumière », où elle raconte son engagement aux côtés des pauvres de la principale ville du nord du Mali.
Enlevée hier par des hommes armés non identifiés aux environs de 17h au centre ville de Gao, les poursuites menées par les forces de sécurité maliennes n’ont toujours pas donné de résultats. La Minusma et l’opération Barkhane informées du kidnapping ont aussi lancé des recherches pour retrouver Sophie. Le gouverneur de la région de Gao qui n’exclut aucune piste, a lancé un appel aux autres régions du Nord à une collaboration pour retrouver rapidement la franco-suisse âgée d’une soixantaine d’années.
Cet enlèvement intervient après celui de Béatrice Stockly en janvier 2016 à Tombouctou.
Aussi, il ya 5 ans, le Sud-Africain Stephen Malcolm McGown et le Suédois Johan Gustafson avaient été enlevés en même temps que plusieurs autres Occidentaux par un groupe d’hommes armés à Tombouctou.
Ces enlèvements et celui des Français Philippe Verdon et Serge Lazarevic avaient été revendiqués par Al quaïda au Maghreb Islamique.
Les autorités régionales de Gao assurent avoir pris les dispositions nécessaires pour retrouver Sophie Pétronin. Elles demandent également la coopération de la population pour faciliter la recherche.
Seydou Traoré, Gouverneur de Gao est joint au téléphone par Moumine Sindébou :
« Un habitant de Gao a fait l’objet d’un enlèvement. Il nous revient de le rechercher. La situation prend de l’ampleur lorsqu’il s’agit d’une Franco-suisse qui est dans l’humanitaire, alors ça prend des proportions. C’est pourquoi, nous sommes entrain de chercher à le gérer avec le maximum de sérieux. De Tombouctou à Taoudenit, à Kidal, à Ménaka; c’est un rayon qu’on peut maîtriser si on se lève. Que chacun reste tranquille et serein. Mais on ne peut mieux réussir que si tous se mettent ensemble. Il ne faut pas croire qu’uniquement les dispositions militaires suffisent. Ce sont des gens qui se cachent parmi nous. Ayons le courage de les dénoncer. Ayons le courage d’être citoyen pour que les fêtes de fin d’année se passent dans les bonnes mesures comme partout ailleurs ».
Le chef Songhoy se dit « déçu par cette situation ». Selon lui cet enlèvement fragilise la paix entre les communautés.
Moussa Souma Maïga, chef Songhoy est joint au téléphone par Mariam Kamba Kéita :
« Ce sont des situations que nous nous ne souhaitions pas vivre actuellement et ce sont des situations qui ne nous font pas avancer pour beaucoup de raisons. Parce que cette dame était entrain de mener des actions en direction de la population. Elle s’occupe surtout des enfants abandonnés et nous en avons grand besoin actuellement. Ça fait très longtemps qu’elle est à Gao. Ce qui est arrivé est vraiment malheureux et ne construit pas l’entente entre les communautés, par ce que lorsque vous demandez, il y a toujours un problème de couleur qui se pose, ce qui est malheureux. Cela ne facilite pas du tout les choses. Je crois qu’une collaboration entre les populations peut arranger beaucoup de choses, sinon cette situation peut nous amener à des conflits entre les communautés ».
Samedi soir, l’armée malienne, la force de l’ONU et la force Barkhane se sont mobilisées. Barkhane a lancé un appel pour toute information qui permettrait de la retrouver avec ce numéro de téléphone : 80.00.00.00.