Les Nations Unies ont accueilli une réunion ministérielle sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali le 23 septembre dernier. L’événement a rassemblé les membres de la médiation internationale (l’Algérie, le Burkina Faso, la communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Mauritanie, les Nations Unies, le Niger, l’organisation de la coopération islamique, le Tchad, l’union africaine, l’union européenne ainsi que les membres du Conseil de sécurité.
Après son ouverture par le président du Mali et le Secrétaire général des Nations Unies, la rencontre a condamné les récentes violations du cessez-le-feu par les groupes armés signataires avant d’exhorter le Gouvernement du Mali et les autres parties à traduire leurs engagements en actions immédiates et concrètes. Pour le président du Mali « des projets tangibles ont été réalisés pour la mise en œuvre rapide de l’accord de paix mais beaucoup reste à faire car selon lui plusieurs facteurs contraries la volonté et les efforts du gouvernement Malien. Ecoutons IBK au micro de nos confrères de l’ORTM :
« La mise en œuvre diligente et intégrante de l’Accord de paix et de la réconciliation au Mali reste pour l’État malien la seule option stratégique qui vaille dans la situation actuelle de notre pays c’est pourquoi j’avais pris l’initiative d’engager le gouvernement du Mali dans les négations inter maliennes en Alger qui ont aboutit après huit mois de négociation intense à l’accord de paix signé le 15 mai et parachevé le 20juin 2015 à Bamako. C’est pourquoi j’ai nommé un haut représentant chargé de suivre sa mise en œuvre et de m’en rendre compte quotidiennement. Des progrès tangibles ont été réalisés : il s’agit notamment de la cessation de toute belligérance entre l’État et les autres parties, de l’adhésion de toutes les parties au respect de l’intégrité territoriale du Mali et son unité nationale, sa souveraineté également, de la révision du code des collectivités, de la nomination des gouverneurs des nouvelles régions créées, l’adoption d’une nouvelle loi électorale. Force est de reconnaître que plusieurs facteurs de ralentissement et de complication contrarient notre volonté et nos efforts, il s’agit notamment de l’extension des actions terroristes et de banditisme au centre du pays, des affrontements au sein et entre mouvements signataires de l’Accord et il faut ajouter la non disponibilité du financement nécessaire à la réalisation des engagements souscrits par le gouvernement malien à travers des projets et programmes prévus à l’annexe trois de l’Accord. »
Le Secrétaire général des Nations unies a aussi appelé toutes les parties concernées à mettre rapidement en œuvre l’accord de paix et de réconciliation au Mali. Selon lui « toutes les parties doivent laisser de coté leurs intérêts à court terme pour la mise en œuvre de l’accord de paix». Pour lui « la paix et la sécurité dans l’ensemble de la région du Sahel dépendent de la stabilité au Mali ». Ecoutons son appel il est au micro de nos confrères de l’ORTM.
« La promotion de la paix et de la stabilité au Mali est primordiale pour son peuple, pour la région et pour notre monde. Le Mali a besoin de notre soutien indéfectible. L’accord de paix reste le cadre qui donnera à tous les maliens une chance pour une vie meilleure et plus sure. Hier c’était la fête nationale du Mali. Il ne saurait y avoir de meilleure façon de la célébrer que de stimuler le processus de paix en formulant des objectifs clairs à atteindre ensemble et de donner à la Minusma les moyens à bien mener notre mission commune. »
Quant à la médiation, elle demande que les efforts engagés pour la paix et la réconciliation au Mali soient davantage accentués, car, c’est une solution efficace contre les groupes armés terroristes. Cependant, elle regrette, tout de même, les récents affrontements entre les mouvements signataires de l’Accord.
« Le succès de la mise en œuvre de l’Accord de paix et de la réconciliation issu du processus d’Alger signifie inévitablement la fin du terrorisme et du crime organisé dans les régions du Nord du Mali. C’est pour cela que nous devons redoubler d’effort et faire en sorte que dans le même mouvement accentué le positif et en même temps veiller à neutraliser et à mettre hors d’état de nuire les bandes terroristes et du crime organisé dans le Nord du Mali. Ce qui est affligeant naturellement, c’est que des signataires de l’accord puisse demeurer engager dans des confrontations fratricides. »