Le chef de l’ex-junte, Amadou Haya Sanogo, va être jugé à partir de ce mercredi pour « complicité d’enlèvement et d’assassinat » dans l’affaire des bérets rouges. Selon ses avocats, il se dit « prêt » pour son procès. Amadou Haya Sanogo comparaîtra en compagnie de 17 autres accusés, dont six devront répondre d’enlèvement et d’assassinat.
Pour Me Ismael Touré, l’un des avocats du général Sanogo, leur client « est prêt pour son procès et veut dire sa part de vérité ». Pour autant, la défense plaidera dans un premier temps pour le report du procès. Les conseils de l’ex-putschiste mettent en avant ce qu’ils considèrent comme de multiples violations de la loi.
De son côté, un responsable de l’association des familles de militaires disparus a affirmé avoir reçu des « menaces de mort » par téléphone. L’ex-général Sanogo doit être jugé pour « complicité d’enlèvement et d’assassinat » de soldats dont les corps ont été retrouvés dans un charnier près de Kati en 2013. Il encourt la peine de mort.
Opposés au putsch de mars 2012, qui a renversé le président Amadou Toumani Touré, les « Bérets rouges » avaient vainement tenté un contre-coup d’État un mois plus tard avant d’être pourchassés par les putschistes. Les corps d’une vingtaine de militaires appartenant à cette unité parachutiste, avaient été retrouvés en décembre 2013 dans un charnier à Diago, près de Kati, où était basé le quartier général de Sanogo.
Pour le Procureur de la République près la Cour d’Appel de Bamako, toutes les dispositions juridiques légales sont prises pour la réussite de ce procès. Mamadou Lamine Coulibaly promet « un procès juste et équitable répondant aux exigences des droits dus aux parties ».
Le Procureur de la Cour d’Appel de Bamako au micro de nos confrères de l’ORTM :
« La session prendra le temps pour que tous les accusés s’expliquent comme ils l’entendent. Que tous les défenseurs aient la parole comme ils l’entendent. Les chefs d’accusation sont : enlèvement et complicité d’enlèvement, assassinat et complicité d’assassinat.
Les dispositions, c’est d’abord des dispositions légales. Le code de procédure pénale impose certains actes à poser préalablement à la tenue du procès de la cour d’assises. Ce sont les actes de citation, ce sont les actes de tirage au sort des assesseurs, des actes de notification d’arrêt de mise en accusation. C’est aussi des actes qui consistent à mettre la procédure à la disposition de tout ceux qui concourent au grief du Tribunal dans le cas particulier au grief du tribunal de Sikasso. Toutes ces formalités légales étant observées, nous pouvons dire avec certitude que toutes les conditions sont réunies pour la tenue de cette cour d’assises ».