L’ex chef de la junte militaire devrait être jugé à Sikasso le 30 novembre prochain. A quelques jours de l’ouverture de ce procès, les partisans d’Amadou Haya Sanogo se mobilisent « pour un procès équitable ». Du côté des victimes, où une cérémonie de recueillement a eu lieu hier, on souhaite que ce procès marque la fin de l’impunité et fasse la lumière sur les circonstances de la disparitions des bérets rouges.
Les Maliens sont dans l’attente du procès en assise de l’ancien chef de la junte militaire. Inculpé en 2013 pour « enlèvement, complicité d’assassinat », entre autres, Amadou Haya Sanogo devrait être jugé ce 30 novembre prochain à Sikasso. En avril et mai 2012, 21 bérets rouges sont morts lors du contre coup d’Etat contre la junte au pouvoir. Leur corps vont être retrouvés plus tard dans un puits près de Kati. A quelques jours du procès, les « amis » de Sanogo se mobilisent et demandent un procès équitable. Réunis au sein du mouvement « MP22 », les partisans de Sanogo le disculpent des accusations contre lui, et exigent « l’application stricte de la justice » le 30 novembre prochain à Sikasso. Ils l’ont dit hier à la faveur d’une conférence de presse.
Pérignama Sylla, Secrétaire Général du MP22 : « Nous attendons de ce procès la stricte manifestation de la vérité. Nous savons que si le droit est dit dans cette affaire, nos amis seront relâchés, parce que les éléments d’informations dont nous disposons montrent que les faits pour lesquels on accuse Haya et ses compagnons, ne sont pas exacts. Mais, ceci dit, je pense que c’est aux avocats d’aller prouver ce que nous disons devant les juges. Nous n’avons pas d’autres moyens pour faire appliquer la justice. C’est au gouvernement, c’est aux juges de faire appliquer la loi. Nous, ce qu’on souhaite est que la vérité soit dite, que les gens ne soient pas condamnés sur du mensonge pour des raisons d’Etat. La seule chose que nous pouvons faire, c’est de dire que nous n’accepterons pas un procès unique, un verdict unique, un verdict arbitraire contraire à la vérité ».
Alors que le procès est prévu dans quelques jours, une cérémonie de recueillement a réuni hier les femmes de bérets rouges disparus et leurs proches. L’Association malienne des droits de l’homme, partie civile de ce procès, souhaite que toute la lumière soit enfin établie sur les circonstances de la disparition des 21 bérets rouges.
Me Moctar Mariko est président de l’AMDH, membre du conseil des victimes. Il est joint au téléphone par Moumine Sindébou : « L’ouverture de ce procès est d’abord une très bonne chose pour les victimes que nous appelons le plus souvent la partie civile, et ce sont ces victimes là que nous accompagnons. Donc ça va mettre fin à beaucoup de rumeurs, beaucoup de supputations qui ont tourné autour de cette affaire. Finalement le Parquet général de Bamako nous a donné une date, cela ne peut que nous réjouir et réjouir les victimes qui vont enfin avoir droit à un procès. L’attente des victimes est très simple : il s’agit tout simplement de savoir réellement ce qui s’est passé, ce que nous appelons dans notre jargon le droit à la vérité et ensuite que les coupables soient punis conformément à la loi. Mais les victimes voudraient aussi que ce procès soit un procès équitable, que tous les droits des deux parties soient respectés afin qu’on puisse aboutir à un procès équitable ».