Le général Amadou Sanogo, sera jugé devant la cour d’ assises de Bamako à partir du 30 novembre . Dans un communiqué le procureur général près de la Cour d’appel a annoncé l’ouverture le 30 novembre d’une session d’assises au cours de laquelle sera évoquée l’affaire Amadou Sanogo et de plusieurs autres accusés d’enlèvement de personnes, assassinat et complicité.
Le chef de l’ex-junte malienne sera poursuivi devant la cour d’assises pour « assassinat et complicité » d’assassinat. Incarcéré depuis fin 2013, il est inculpé dans l’affaire des « Bérets rouges », opposés au putsch de mars 2012 qui a renversé le président Amadou Toumani Touré. Les corps de ces militaires ont été retrouvés en décembre 2013 dans un charnier à Diago, près de Bamako. Selon le code pénal malien, le général Sanogo risque la peine de mort. Au grade de capitaine durant le putsch, il a ensuite été promu général avant de tomber en disgrâce aux termes de la transition qui a débouché en 2013 sur l’élection à la présidence d’Ibrahim Boubacar Keita. Il y a quelques jours, des représentants des familles des bérets rouges retrouvés à Diago s’étaient inquiétés de la perspective d’une libération de Sanogo rendue possible par les dispositions relatives à la détention provisoire qui limite sa durée à trois ans. Le procureur général a indiqué qu’en raison de la particularité du dossier et dans le but de maintenir l’ordre et la sécurité à l’occasion de ce procès des mesures allaient être prises sans toutefois en préciser la nature.
Les familles des bérets rouges disparus se félicitent de cette décision. Par contre elles mettent en garde l’état dans le cas où le jugement ne serait pas équitable. Elles n’hésiteront pas alors à saisir la Cour Pénale Internationale avec l’appui de ses partenaires. Selon le porte-parole des familles des bérets rouges, les textes relatifs à la détention provisoire ne concernent nullement Amadou Haya Sanogo.
Ismaila Fané est le porte-parole des familles des bérets rouges. Il a été joint au téléphone par Imirana Kilou Maiga.
« Nous sommes très contents d’avoir eu ces nouvelles là aujourd’hui. Certes, on a toujours réclamé le jugement et la date des funérailles de nos enfants. On veut que la justice soit faite et que les coupables soient punis selon la loi. Presque trois ans après leur arrestation, des voix se lèvent pour demander la libération de Sanogo et ses complices. Nous ne sommes pas de ces avis. C’est pourquoi nous demandons au Ministre de la Justice de nous communiquer avant la fin de l’année la date du procès. Puisqu’on venait juste de nous dire que le procès aura lieu le 30 novembre donc, nous sommes très contents. On va être vigilant. Comme le Président de la République a l’habitude de dire que personne n’est au-dessus de la loi et nous voulons qu’il nous démontre cela dans cette affaire. Les dossiers sont déjà clôturés par la chambre d’accusation. Si l’État se montre défaillant dans cette affaire, nous allons saisir la Cour pénale internationale avec l’accompagnement de nos partenaires. On fait confiance en la justice malienne et que la justice soit faite ».