Les attaques terroristes se poursuivent et affectent de plus en plus le retour de la paix et la sécurité au nord du Mali. Les attaques asymétriques, les embuscades et la pose des mines se multiplient contre les forces armées maliennes et françaises ainsi que celles de la Minusma. Hier soir le 18eme soldat français a succombé à ses blessures au nord-est de la ville de Kidal.
Un sous-officier français du 515e régiment du train de la Braconne est mort hier dans l’après midi, après avoir été blessé par l’explosion d’une mine dans le nord du pays.
Le président français François Hollande a exprimé son émotion et salué le sacrifice de ce soldat avant de réaffirmer sa confiance et sa fierté aux soldats des forces françaises qui apportent leur soutien à l’armée malienne et à la mission des Nations Unies pour la mise en œuvre de l’accord de paix au Mali.
En deux ans les soldats français ont conduit plus de 800 opérations et patrouilles dont 40 opérations multipartites de contrôle transfrontalier sur l’ensemble de la bande sahélo-saharienne. Selon eux, ces actions ont permis de neutraliser 200 terroristes et ont détruit plus de 16 tonnes d’armes et de munitions. Cependant, si l’engagement des forces françaises a permis de détruire des sanctuaires jihadistes dans le nord du Mali, il n’a pas pour autant réussi à rétablir la sécurité dans le Sahel et le Nord du Mali en particulier où les attaques terroristes se poursuivent. Cette « inefficacité » a conduit à plus de pertes en vies humaines dans les rangs des forces Françaises qui ont enregistré dix huit militaires tués. Toutes choses qui ont favorisé selon quelques observateurs, la déception de nombreux Maliens qui s’interrogent sur la nécessité de la présence des forces françaises sur le territoire malien.
Pour certains observateurs, la mort de ce 18e soldat français est une mort de trop pour les troupes françaises au Mali. Selon eux « la pression des forces barkhanes fait que la pose des mines est la seule alternative qui reste pour les terroristes au nord du pays ».
Serge Daniel, journaliste et spécialiste des questions sécuritaires est joint au téléphone par Idrissa Sako.
« Je crois qu’actuellement, que la guerre asymétrique se limite essentiellement à la pose des mines, puisque vous savez que ce sont des véhicules d’un convoi de l’Opération Barkhane en mission opérationnelle au Nord-Est de Kidal qui ont subi une attaque à partir des engins explosifs. Voila pour les faits. Donc, ça porte à 18, le nombre de soldats français tués depuis le début de l’Opération Serval en 2013. Evidemment c’est une mort de trop.
Est que selon vous cette mort a un lien avec la mort de Cheick Aoussa ?
Dans la revendication du Groupe Ançar Eddine, il n’est pas dit que ça été fait pour venger la mort de Cheick Aoussa, je ne le sais pas, mais je ne le crois pas tellement. Mais, c’est évident si vous prenez l’histoire des attaques jihadistes dans le nord du Mali, à chaque fois qu’ils subissent une perte, leur intention est de tout faire pour infliger une perte à la Coalition. Est-ce une coïncidence ? Est-ce des représailles contre la mort de Cheick Aoussa, le chef d’Etat major de la CMA ?, je ne peux le dire ».