Trois ans après l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon à Kidal, la Société des journalistes de RFI et dix-neuf autres Sociétés de rédacteurs des principaux médias de France s’inquiètent de la lenteur de l’enquête. La SDJ RFI appelle à une véritable mobilisation. Un appel signé par les principaux médias de France. Au Mali les associations professionnelles de médias expriment leur soutien à la manifestation de la vérité dans l’affaire.
C’est un véritable cri d’alarme que la société des journalistes de RFI lance à une semaine du 3e anniversaire de l’assassinat des deux journalistes de RFI à Kidal. Selon les responsables de la SDJ trois ans après la mort de leurs confrères, l’enquête piétine. Les assassins et commanditaires n’ont toujours pas été appréhendés et les circonstances de la tragédie, elles, suscitent toujours autant d’interrogations.
Pourquoi le ministre de la Défense a-t-il mis autant de temps à accepter de déclassifier les documents demandés par le juge ? Pourquoi aucun juge ne s’est-il rendu au Mali depuis novembre 2013 ? Pourquoi la justice malienne se désintéresse-t-elle de ce dossier ? Voilà autant de questions qui taraudent les membres de la SDJ.
La société des journalistes appelle les autorités françaises et maliennes à se mobiliser pour permettre à la justice de passer. Pour la SDJ, « savoir pourquoi et dans quelles conditions Ghislaine et Claude ont été assassinés est autant une nécessité pour les familles que pour les journalistes.
Selon la secrétaire générale de la SDJ RFI, près d’une vingtaine de médias français ont signé l’appel à la mobilisation. Pour la SDJ de la radio du monde « tout n’est pas mis en œuvre pour faire éclater la vérité dans cette affaire ».
Anne Soetemondt, secrétaire générale de la SDJ RFI :
« On s’est dit que pour les trois ans il y avait énormément d’inconnus, l’enquête avançait très peu, on s’est dit qu’il faut qu’on fasse bouger un maximum de monde. C’est ainsi que nous avons contacté ,nous les journalistes de RFI, les sociétés des journalistes, donc les associations de journalistes, de nombreux médias français. Et tous ceux qu’on a contactés nous ont répondu très très rapidement : Le Monde, Radio France, Europe I, l’Agence France presse, l’Humanité, BFM TV, France 2, et j’en passe. Ils nous ont répondu très rapidement en nous disant « oui on vous soutient » et pour certains « on peut aussi diffuser l’Appel, parce qu’il est inconcevable dans une démocratie de laisser impuni l’assassinat de deux journalistes. Donc nous, on a posé essentiellement trois questions dans ce communiqué : pourquoi le Ministre de la défense a-t-il mis autant de temps à accepter de déclassifier les documents demandés par le juge ? Pourquoi aucun juge ne s’est-il rendu au Mali depuis novembre 2013 ? Et enfin pourquoi la justice malienne se désintéresse-t-elle de ce dossier ? Voilà donc le sens de notre combat ».
Au Mali les associations professionnelles des médias soutiennent cet appel. La Fondation Hirondelle, elle aussi soutient cette initiative pour la manifestation de la vérité dans l’assassinat des deux confères de RFI.