Les acteurs de l’environnement se réuniront dans quelques jours au Maroc pour discuter de la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le climat à l’occasion de la vingt-deuxième COP. Pour certains spécialistes, cette COP est « une opportunité pour l’Afrique ». Au Mali, à quelques jours de ce rendez-vous, on ignore encore la position que le pays envisage de défendre lors des discussions. La société civile s’impatiente et craint « une participation en rang dispersé ».
Cette vingt-deuxième COP est une « COP africaine », selon les organisations africaines de la société civile. Elles souhaitent donc en profiter pour faire valoir les priorités et réalités du continent. Ahmed Sékou Diallo, président de l’ONG AFAD :
« On voudrait qu’à partir de cette COP, les réalités et les priorités africaines puissent prédominer au niveau de la COP. Si on prend la déclaration issue de la Medcop et la déclaration qu’on vient de faire à la COP africaine, ce sont les mêmes positions qui ressortent. Il faut que les Africains s’unissent, aient une même voix. Pour nous, les pays qui ont pollué ne peuvent pas avoir de priorité au niveau de la COP. Au contraire, ils doivent penser à nous, comment nous aider à sortir d’une situation que nous n’avons pas demandée, nous n’avons pas créé et que nous n’avons fait que subir ».
Les positions et attentes de la société civile « restent immenses » pour cette rencontre mondiale sur le climat. L’accord de la COP 21 a été signé et maintenant ratifié par plus de 60 pays. Ce qui permet sa mise en œuvre à partir du 04 novembre prochain, quelques jours avant l’ouverture de la COP 22 à Marakech.
Au Mali, les organisations de la société civile saluent ces évolutions. Cependant elles estiment qu’ « il faut vite aller à des actions concrètes ». « Jusqu’ici on est sur des papiers. Les négociations, c’est des processus, c’est long, on a des avancées notables mais il faut des actes concrets à poser. Les actes, c’est le financement qui a été promis qu’on ne voit pas encore et que les pays pollueurs respectent leurs engagements. Ces engagements, c’est de limiter la pollution, c’est de mettre à disposition des fonds au niveau du fonds vert, au niveau du fonds climat pour que les pays les plus touchés puissent accéder à ces fonds. Il faut beaucoup de projets de développement qui répondent aux besoins et priorités de nos communautés à la base, qui répondent aux sollicitations de l’éducation, de la santé, de l’hydraulique, du désenclavement, des problèmes d’emploi. Parce que nos jeunes sont confrontés au manque d’emploi, ce qui cause les problèmes d’immigration. Donc il faut vite aller à l’opérationnalisation de l’accord. Il ne suffit pas de signer, mais ce qui est plus difficile c’est de mettre en œuvre. Maintenant il est temps à l’action. »
Toutefois, au Mali, à quelques jours de la COP 22, On ignore la position que le pays envisage de défendre lors de la rencontre. Cependant, les responsables de la société civile espèrent que le Mali sera mieux organisé cette fois par rapport aux années précédentes. Ahmed Sékou Diallo, président de l’ONG AFAD :
« On a, on peut dire, une position mais qui reste à réaffirmer. Nous prévoyons avant d’aller à la COP d’avoir encore un atelier national pour harmoniser les points de vue, parce que le plus souvent on va à la COP de manière disperser. Parce que chacun part avec son financement, parce que les partenaires sont différents, les alliés aussi sont différents. Ce serait bien, cette fois-ci, que la délégation malienne puisse se retrouver avec la délégation officielle des autorités pour que cette fois-ci le Mali soit assez organisé et que nos résultats soient très bénéfiques et profitables à tous ».