Les travaux de la 12e session du comité de suivi de l’accord d’Alger ont pris fin hier. La mise en place des autorités intérimaires et l’opérationnalisation des patrouilles mixtes étaient les principaux sujets débattus au cours de la rencontre. Le CSA a proposé comme date pour la mise en place des autorités intérimaires le 10 novembre. Quant aux patrouilles mixtes, elles sont annoncées pour les prochaines semaines avec des premières opérations à Gao.
Pendant deux jours d’intenses débats, les participants ont abordé les questions essentielles afin d’avancer dans la mise en œuvre de l’accord. Ainsi, après le décret pris par le gouvernement portant nomination des autorités intérimaires, le Comité de suivi veut aller vite dans leur mise en place et une date a été proposée.
Ahmed Boutache, président du comité de suivi de l’accord d’Alger
« En ce qui concerne les autorités intérimaires, il est proposé qu’elles soient mises en place entre le 1er et 10 novembre au plus tard. Et si donc dès demain les réunions regroupant les trois parties maliennes parviennent à lever ces difficultés mineures, le 10 novembre au plus tard les autorités intérimaires seront mises en place et opérationnelles ».
Cependant pour tenir cette échéance, des problèmes internes au sein de certains groupes sur cette question doivent d’abord être réglés.
Ahmed Boutache : « Nous avons obtenu un engagement concomitant de M. le haut représentant du Président de la République et du M. le Premier ministre de la République du Mali pour que des rencontres se tiennent dès demain avec l’objectif d’aplanir ces petites difficultés qui sont apparues. Il est hors de question que le CSA s’immisce dans des questions d’ordre interne ».
Au cours de cette 12e session, le démarrage des patrouilles mixtes, une autre question essentielle a également été évoquée. Celles ci sont annoncées pour les prochaines semaines avec les premières patrouilles dans la région de Gao. Quant au DDR (démobilisation désarmement et réintégration), ce processus devrait encore attendre.
Kowen Davids, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies.
« On a accordé un chronogramme et dans ce chronogramme on doit commencer avec les patrouilles mixtes à Gao dans quelques semaines et on doit préparer les patrouilles mixtes pour les autres régions du Nord, on va préparer le cantonnement, on va commencer avec 6000 combattants »
A l’issue de cette 12eme session du Comité de suivi de l’Accord, les participants ont affiché une satisfaction quant au déroulement des travaux et se disent optimistes pour les prochaines rencontres.
Pour certains observateurs, la date du 10 novembre proposée par le CSA pour la mise en place des autorités intérimaires permet de mettre la pression sur les acteurs. Si cette date peut être respectée, selon eux, l’opérationnalisation des patrouilles mixtes pourrait prendre encore du temps.
Souleymane Drabo est éditorialiste au quotidien national « L’Essor ». Voici son analyse au micro d’Idrissa Sako.
« La date de début novembre pour la mise en place des autorités intérimaires, c’est une date butoir pour mettre la pression sur tout le monde. Mais en fait ça ne devrait pas être trop difficile, parce que ce sont des autorités intérimaires au niveau régional. Ce n’est pas au niveau communal ni au niveau des cercles. Et à ce niveau, les préoccupations strictement locales pèsent beaucoup moins que s’il fallait mettre en place les autorités intérimaires au niveau des communes. La date limite c’est le 10 novembre, donc c’est une date tenable. Maintenant pour les patrouilles mixtes, je serai un peu étonné que les patrouilles commencent aussi vite qu’on le pense. Parce qu’il faut réunir les hommes, il faut les cantonner ; il faut leur donner un minimum d’entraînement. La patrouille mixte au niveau de la région de Gao devrait regrouper 600 hommes, je pense. 200 combattants par partie. C’est-à-dire 200 pour l’armée malienne, 200 pour la coordination et 200 pour la Plateforme. Donc ce n’est pas aussi facile que ça de monter une équipe de 600 combattants qui n’ont jamais opéré ensemble et de les faire fonctionner en patrouille. Donc je pense que ça va prendre un peu de temps ».
En attendant l’opérationnalisation des patrouilles mixtes, plusieurs localités du pays font face à l’insécurité grandissante. Une infirmière malienne qui travaillait dans la localité de Dimamou, située entre Hombori et Gossi, a été tuée en début de semaine lors de l’attaque d’un véhicule appartenant à un centre de santé dans le nord du pays.