La CMA et le gouvernement se sont entendus pour que la rentrée scolaire 2016-2017 soit effective le lundi prochain à Kidal. Une cérémonie d’ouverture officielle est annoncée ce dimanche et doit enregistrer la présence des autorités scolaires de Bamako. La CMA dit avoir pris les dispositions qui s’imposent. Mais les syndicats regrettent « une décision non concertée et l’absence de garantie sécuritaire ».
Le gouverneur avait invité les enseignants à rejoindre leurs postes avant la date indiquée. Dans un communiqué, la Coordination des Mouvements de l’Azawad se dit prête pour le lancement officiel. Le même communiqué souligne que la cérémonie de lancement, à laquelle sont invités tous les partenaires de l’école, confirme « la volonté de la CMA de faciliter le retour de l’administration conformément à l’accord de paix issu du processus d’Alger ».
Du côté du ministère de l’éducation nationale, on se montre peu bavard sur l’événement. Si le département confirme cette rentrée, on les autorités se refusent à tout commentaire sur les dispositions de cette rentrée et sur le déroulement de la cérémonie.
Selon plusieurs sources, une mission composée des responsables scolaires et du gouverneur, devrait se rendre aujourd’hui à Kidal. Mais difficile de confirmer leur arrivée.
La Coordination des mouvements de l’Azawad donne des assurances quant à la sécurité des enseignants.
Ambery Ag Rhissa est membre de la CMA. Il est joint au téléphone par Mahamane Baba Kounta.
« La sécurité des enseignants n’a jamais été menacée à Kidal. Il n’a jamais été besoin d’accepter à chaque enseignant une garde prétorienne. Les gens ne s’occupent pas des enseignants à Kidal. Les gens sont contre l’administration, c’est à dire contre la mauvaise gestion du pays et non contre les enseignants. Maintenant si les enseignants ont des écarts de comportements qui poussent des parents d’élèves à réagir, ça c’est autre chose. Mais il n’y a pas de menace contre les enseignants à Kidal en ce moment. »
Le Syndicat des enseignants des régions du Nord dit n’avoir pas été associé à cette décision. Elle dénonce l’insécurité qui ne favorise pas une bonne reprise de l’école à Kidal.
Mohamed Ag Issa, porte-parole du syndicat, joint au téléphone par Idrissa Sako.
« Comme tous les Maliens, nous sommes très heureux pour les enfants de Kidal qui vont reprendre certainement le chemin de l’école. C’est un droit. Mais nous, en tant que syndicat, nous avons des appréhensions par rapport à la faisabilité de cette rentrée. Pour moi, cette décision ne doit pas être une décision unilatérale. Nous, en tant qu’enseignants, on ne nous a pas dit quelles sont les garanties sécuritaires sur place pour pouvoir exercer notre fonction à Kidal. Mais qu’à cela ne tienne, nous sommes prêts pour l’accomplissement de notre mission. Je profite pour lancer un appel aux autorités maliennes d’abord, ensuite aux groupes armés pour qu’ils nous approchent pour nous dire quelles sont les garanties sécuritaires qui ont été prises pour nous mettre en confiance. Si nous n’avons pas cette garantie, on ne peut pas obliger quelqu’un à aller servir là où il n’a aucune garantie. »
Au moment où le débat se pose quant à la sécurité des enseignants à Kidal, dans le cercle de Niafunké des individus armés ont attaqué ce matin une délégation de directeurs d’écoles à Sambani dans la Commune Soumpi. Les assaillants ont emporté quelques biens et 6 motos. La délégation devrait se rendre à une rencontre à Léré. Aucun blessé n’a été signalé parmi les enseignants.