La chancelière allemande est à Bamako depuis hier soir pour une visite officielle. Au cours d’un point de presse tenu à l’aéroport, le Président IBK et la chancelière allemande ont abordé les questions liées à la migration illégale, la sécurité, le processus de paix mais aussi le développement. Sur le plan sécuritaire, certains observateurs pensent que l’Allemagne devrait installer «une base légère» au Nord du Mali pour lutter directement contre les terroristes.
La chancelière allemande aura aujourd’hui plusieurs rencontres avec le contingent allemand de l’EUTM, les chefs religieux du Mali et les représentants de la coopération Allemande au Mali, avant de quitter Bamako ce soir pour Niamey au Niger. Selon elle « l’Allemagne souhaite promouvoir un développement qui permettra aux Maliens de prendre en charge leur propre destin ».
Angela Merkel au micro de nos confrères de l’ORTM :
« Nous aidons certes, mais nous contribuons aussi à ce que les Maliens prennent en charge leur propre destin. Et nous souhaitons promouvoir ce développement, la même chose pour la formation des agents de la police pour combattre les passeurs, pour combattre les trafics de drogue, que ça soit la migration illégale, que ça soit d’autres trafics. Eucap au Mali est d’ailleurs dirigé par un représentant allemand. Je pense que c’est un travail qui est beaucoup apprécié au Mali et sur la demande de la France, nous avons envoyé 650 militaires allemands à la Minusma dans le Nord. Et sur la situation sécuritaire qui est encore mauvaise, nous souhaitons contribuer à ce qu’elle s’améliore. Nous savons parfaitement que les militaires seuls ne créeront pas la paix. Voilà pourquoi nous accordons une très grande importance à la mise en œuvre des accords de paix ».
Pour certains observateurs, dans le cadre de la coopération sécuritaire, l’Allemagne devrait mettre en place «une base légère» au Nord du Mali. Selon ces analystes « ne pas être présent militairement au nord du Mali pour lutter directement contre les terroristes peut constituer un handicap dans le processus ».
Serge Daniel est journaliste-écrivain, spécialiste des questions sécuritaires. Il est joint au téléphone par Mouhamadou Touré :
« Ce qui est important aujourd’hui surtout dans la mission de l’ONU du Mali, c’est qu’il faut de l’aérien. Vous savez que les Hollandais sont en train de se retirer. Ensuite il faut lutter contre les trafiquants de drogue. Donc ce que le Mali peut attendre, c’est le renforcement de cette coopération militaire au sein de la MINUSMA. Mais également vous savez que les Allemands sont présents dans le domaine de la formation de l’union européenne notamment à Koulikoro. Donc c’est également important de former les troupes, de procéder à des échanges d’information. Son pays veut prendre pied également dans le Sahel. Et la position du Niger est très importante, vu que le Niger est entre la Libye et le Mali. Cela devrait apporter un plus dans la lutte contre l’insécurité dans la sous région. Mais l’essentiel, à mon avis, c’est peut-être d’installer une base légère dans le nord du Mali à Kidal ou dans la région. Et ensuite une base militaire au Niger. Ne pas être présent militairement dans le nord du Mali en train de luter directement contre le terrorisme peut constituer un handicap pour la réussite de ce combat que la communauté, les forces coalisées mènent contre le terrorisme dans le septentrion du Mali ».