Le camp de la Minusma à Aguelhoc dans la région de Kidal, a été hier la cible de tirs de mortiers. Des militaires de l’ONU ont été déployés après les tirs pour en identifier l’origine. Deux des véhicules d’intervention ont alors heurté une mine. Sur place, l’explosion a entraîné la mort d’un casque bleu et blessé plusieurs autres, dont cinq grièvement atteints. Le bilan s’est alourdi dans la soirée avec la mort d’un deuxième casque bleu.
Dans un communiqué, la Minusma a condamné cette attaque perpétrée contre ses forces. Toutefois, elle a déclaré qu’« elle continuera à soutenir le gouvernement malien et les parties signataires de l’Accord de paix pour parvenir à une paix et une stabilité durable ».
Cette attaque est intervenue au moment où les présidents François Hollande et Ibrahim Boubacar Keïta ont convenu d’approfondir la coopération civile et militaire. Lors de l’entretien à l’Elysée, il a également été question de l’accompagnement de la France dans la mise en œuvre des patrouilles mixtes qui peinent toujours à démarrer.
Face à la multiplication de ces attaques dans le pays, certains observateurs pensent qu’il faut « urgemment organiser une conférence d’entente nationale » pour mettre en place des mesures sécuritaires. Selon eux, il est important d’asseoir une politique de sécurité en impliquant la population. André Bougeot est spécialiste des questions sécuritaires. Il est joint au téléphone par Mariam Maïga.
« Il sera important de savoir, est-ce que cette attaque qui a été perpétrée à Aguelhoc a été revendiquée ? Et si elle n’est pas revendiquée, on peut se poser la question suivante, à qui sert le crime ? Deuxième chose, c’est qu’Aguelhoc est extrêmement symbolique. Parce que, c’est là aussi, où des groupes jihadistes en association avec certains éléments du Mnla ont attaqué la base des Famas où il y a eu quelque chose comme 70 ou 80 soldats Maliens égorgés ».
Est-ce que la mise en place des patrouilles pourrait diminuer ces attaques ?
« Tant que les autorités politico-militaires maliennes ne prendront pas la décision de mettre sur pied une conférence d’entente nationale, le peuple se sentira un peu marginalisé, voir exclu. Ça permettrait de prendre en compte des mesures sécuritaires, mais de les élargir également au peuple malien. Donc, c’est quelque chose qui serait inclusive. J’entends par inclusive, la participation concrète des populations maliennes ».
Ce matin, au moins un militaire Malien a été tué et deux autres blessés dans une autre attaque entre Tintelout et Acharane, à 35km de Tombouctou. Selon des sources militaires, 3 personnes parmi les assaillants auraient été arrêtées.
Quatre hommes armés non identifiés ont aussi fait irruption hier soir à Bougoumeïra, localité située à 10km de la ville de Goundam. L’attaque a fait un civil mort et plusieurs autres blessés.