Quatre députés du parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali RPM ont claqué ce mercredi la porte. Les 4 parlementaires justifient leur départ par l’incapacité du pouvoir à répondre aux attentes des populations.
Ils sont 4 députés à quitter le RPM pour le parti ADP-Maliba qui a récemment choisi l’opposition au détriment de la mouvance présidentielle.
Il s’agit des députés Mamadou Doumbia, élu en commune II du district de Bamako, Kalilou Ouattara, élu en commune III du district de Bamako, Bakary Diarra, élu à Sikasso et Soiba Coulibaly, élu à Kati.
Dans leur lettre de démission adressée au directoire du RPM, les démissionnaires déplorent l’absence de débat au sein du parti et la lenteur dans l’atteinte des promesses faites lors de la campagne.
Pour les quatre députés, trois ans après l’élection du président Ibrahim Boubacar Kéita à la tête de l’Etat, le constat est amère. Il y a, la crise au Nord du pays qui s’enlise, sans espoir de résolution par les gouvernements successifs. Les démissionnaires déplorent également l’aggravation des conflits intercommunautaires sur le territoire national.
Avec ce départ, le RPM ne compte plus que 75 députés sur les 147 au sein de l’hémicycle.
Selon les responsables du Rassemblement pour le Mali, ces démissions n’auront pas d’incidence sur le fonctionnement du groupe parlementaire encore moins sur l’existence du parti. Ils estiment cependant que le RPM va se réorganiser sur le terrain. Au sein du parti présidentiel, les raisons avancées par les démissionnaires ne tiennent pas.
Boubacar Touré est le secrétaire à la communication du RPM. Il a été joint par Sékou Gadjigo
« Ce qui est certain, toute séparation a un coût, mais pas un coût qui peut mettre en danger ou en difficulté la vie du groupe parlementaire RPM à l’Assemblée nationale.
Alors ces démissionnaires ont évoqué des raisons, est ce que, vous vous sentez interpellés ?
Démission ou pas démission, chaque citoyen est interpellé devant le développement socio économique du pays. Maintenant, vous savez pour quitter un groupe, il faut toujours se donner un prétexte. Je respecte leur opinion sur cette question. Dans tous les cas, on a enregistré leur départ. Sur le terrain, le parti se réorganisera pour qu’il ait moins d’effets sur sa vie. Le mandat du président de la république doit être définitivement jugé, apprécié au bout de 5 ans. Un mandat, ce n’est pas une évaluation à mi-parcours ».
Les responsables d’ADP-Maliba saluent cette démission et espèrent qu’elle « pourra déclencher un changement dans la gouvernance actuelle du pays ».
Honorable Amadou Thiam, vice président de l’ADP Maliba. Il est joint par Idrissa Sako
« Je tiens à les féliciter pour leur courage politique. Ce sont des gens que j’ai connu personnellement en tant que député moi-même. Ils ont toujours mené un combat digne au sein de l’hémicycle et même au sein de leur parti et sein de la majorité présidentielle dont nous étions membres. Je pense que nous, qui avions quitté la majorité présidentielle, je suis ravi qu’ils aient constaté les mêmes disfonctionnements et qu’ils ont eu le courage de se retirer, nous espérons que cela va servir de déclic pour que la gouvernance actuelle puisse enfin changer, qu’il ait un nouveau cap. Ça montre encore une fois l’évidence que dans la majorité présidentielle, il ya un véritable besoin de réorganisation et même par rapport à la gouvernance actuelle, il faut un nouveau cap. Par rapport à la vision actuelle du gouvernement et de la gestion générale du pays, je pense qu’il faut changer de fusils d’épaule ».