Le banditisme a repris de plus belle dans le Nord du Mali. Les attaques de bus et des camions se multiplient, paralysant la libre circulation des personnes et des biens. Le phénomène se développe de plus en plus ces dernières semaines créant l’incompréhension et la colère des habitants du septentrion.
Les populations du nord font régulièrement l’objet de braquages, perpétrés par des bandes armées. Elles se font dépouiller de plus en plus souvent. Ainsi dans la journée de lundi, quatre véhicules ont été braqués et pillés sur le tronçon Bourem-Gao. Les occupants des voitures ont été délestés de leur biens ainsi que de grosses sommes d’argent qui ont disparu avec les assaillants. Selon le maire de Bourem, victime, lui même d’un braquage, les hommes armés qui les ont attaqué étaient au nombre de six. À Ansongo les habitants accusent les forces de sécurité locales d’être « complices avec les fauteurs de troubles ». Selon des sources locales, un camion transportant des moutons a été attaqué ce dimanche par des individus armés à 25 km de la ville. Il y a un mois de cela d’autres hommes armés ont attaqué et pillé le village de Koiratao dans le cercle de Niafunké. Après avoir occupé la localité pendant 3 heures, ils ont emporté 3 motos, une charrette, des téléphones portables avant de vider la boutique du village.
Les transporteurs privés n’acceptent plus cette insécurité. Ils se sont mis en grève depuis une dizaine de jours provoquant l’interruption du trafic. Plus aucun bus, camions ou voiture affrétée par les ONG ne circule aujourd’hui. Ce mouvement affecte désormais profondément la vie des habitants et les activités de la région.
Grogne au sein de la population des régions du nord du pays. Elle dénonce l’insécurité qui persiste dans cette zone, notamment sur l’axe Gao-Bourem. Ils regrettent « un manque de volonté politique » à assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. Les populations demandent aux autorités de trouver une solution face à cette situation.
Moussa Souma Maïga est une des notabilités de Gao. Il est joint au téléphone par Samba Doumbia :
« Il n’ y a aucune condition qui est créée pour faire la sécurité autour de cet axe qui est quand même capital. Moi, je dis que cela commence à être excessif. Ça risque d’avoir de mauvaises conséquences même pour la paix et la réconciliation. Vous ne pouvez pas vous déplacer à cause de la qualité de la route et de l’insécurité. Il y a quelques jours sur l’axe Gao-Bourem, il y a eu trois ou quatre attaques. C’est la preuve qu’il faut en trouver une solution, sinon les gens finiront par assurer leur propre sécurité. Et là vous connaissez les conséquences. Pour la sécurisation des personnes et de leurs biens, il faut quand même une stratégie de travail. Il faut qu’on s’écoute, et la situation est très grave. Il faut impliquer la jeunesse qui est là. Elle traîne, elle est sur le point de se révolter. C’est pas aussi compliqué que ça. Je dis qu’il y a des moyens, des manières et des méthodes de travail qu’il faut pour que ces axes routiers soient sécurisés ».