La localité de Boni, située entre Mopti et Gao, a été la cible d’une attaque ce vendredi par des individus armés. Le bilan varie selon les sources. Après avoir pris le contrôle du village pendant plusieurs heures, les assaillants se sont ensuite retirés. Certaines sources annoncent « l’arrivée de renforts militaires sur le terrain ».
Difficile d’établir un bilan précis pour le moment. Jointes par notre rédaction, les sources sécuritaires se refusent à tout commentaire sur l’attaque. Mais selon des témoins sur place, les assaillants sont arrivés à moto, avant de tirer plusieurs coups de feu. Pris de court, les éléments de l’armée se sont repliés au sud de la localité.
Après avoir pris le contrôle du village, les assaillants se sont ensuite retirés, explique un habitant du village. Selon plusieurs témoins, ils auraient saccagé des bâtiments administratifs et emporté du bétail et du matériel militaire appartenant à l’armée.
L’attaque n’a pas encore été revendiquée, mais selon plusieurs témoins elle pourrait porter la signature de groupes terroristes. Selon ces témoins, les assaillants criaient « Allahu Akbar ». Le centre du pays est régulièrement la cible d’attaque terroristes, visant principalement les forces armées et de sécurité.
L’attaque de Boni intervient alors que dans la semaine deux autres attaques ont ciblé l’armée malienne dans la région de Ségou et Mopti.
Un calme relatif règne dans la localité depuis ce matin. Selon un habitant de Boni qui a requis l’anonymat, les assaillants ont brûlé plusieurs bureaux, avant de se retirer. Dans le village, les activités ont repris ce matin leur cours normal grâce à l’arrivée des éléments de l’armée qui sont visibles partout dans la ville, selon ce témoin. Il est au téléphone par Idrissa Sako :
« La situation est un peu calme actuellement, les militaires sont venus, ils ont repris les trois postes : la route de Serma, la route de Mondoro et la rentrée de Boni. Les activités ont repris et actuellement tout le monde vaque à ses occupations. Mais avant la ville était calme jusqu’à l’attaque qui a engendré une certaine psychose au sein de la population. Actuellement, les gens sortent et les activités reprennent petit à petit. En tout cas on ne voit pas de djihadistes par ce qu’il y a des militaires partout, notamment dans les trois postes de contrôle ».
Pour certains observateurs, cette énième attaque confirme la recrudescence de l’insécurité dans le Centre du pays. Selon eux, cette série d’attaques est la conséquence de l’absence de l’Etat dans cette partie du territoire. La région de Mopti est un terrain favorable au banditisme où il faut procéder à un ratissage et à l’installation des postes de sécurité partout.
Abdoul Aziz Diallo est spécialiste des questions de conflits et de gestion des crises. Il est joint par Idrissa Sako :
« La série d’attaques dans la région de Mopti et une partie de la région de Ségou relève la suite de tous ces événements qui sont en cours depuis un certain temps. Nous avions eu déjà en son temps à attirer l’attention des autorités sur cette question là : c’est-à-dire qu’en réalité il n’ y a pas l’Etat, il n’ y a pas une présence forte de la sécurité dans cette partie du Mali. A mon avis, c’est quelque chose d’extrêmement grave et il est urgent de prendre cette situation en main. Donc si on explique, c’est quoi ? C’est l’absence de l’Etat, c’est l’absence des autorités et c’est la volonté quand même, de créer l’insécurité dans cette partie du Mali. Donc, la région de Mopti est un terrain très favorable, où il y a des frustrations, des exactions. Cela veut dire que c’est quelque chose qu’il faut prendre au sérieux et peut être procéder à un ratissage rapide de la région, installer des postes de sécurité partout et trouver l’adhésion de la population à ce qu’on est en train de faire ».