En raison des attaques récurrentes contre les transporteurs de l’axe Gao-Ménaka, la coordination syndicale des chauffeurs et conducteurs routier de Gao a décidé d’arrêter le trafic. Cette décision prend effet à partir de ce samedi 27 Août 2016. Les syndicalistes affirment que sans dispositions sécuritaires des autorités régionales ou des groupes armés, aucun camion ne sortira de Gao pour Ménaka.
Cette décision intervient après plusieurs braquages et enlèvements des camions sur la route de Ménaka par des hommes armés non identifiés. Le mode opératoire est de dépouiller les passagers et emporter les véhicules. Elle concerne uniquement l’axe Ménaka-Ansongo-Gao. Les autorités régionales ont été informées de cette mesure, mais selon les transporteurs, aucune disposition n’a été prise pour une meilleure sécurisation. En moins deux semaines, une dizaine de véhicules ont été objet de braquage sur l’axe Ménaka-Ansongo et Ansongo-l’Abezzanga. La majorité d’entre eux était des convois humanitaires.
La coordination syndicale des chauffeurs et conducteurs routiers du bureau régional de Gao exige des garanties sécuritaires pour la reprise du trafic. Ali Issagar Maiga dit Kayis, secrétaire général de la coordination syndicale des chauffeurs et conducteurs routiers du bureau régional de Gao, est au micro d’Imirana Kilou Maïga.
« Il y a un peu longtemps qu’on vit ce problème là et je crois qu’au lieu de sacrifier ta vie, mieux vaut que tu restes à la maison dans ta famille. En ce qui concerne l’Etat, il ne bouge pas, l’Etat ne dit rien. Et je crois qu’on n’est arrivé cette fois-ci au mur, donc on ne peut pas traverser le mur, donc on est obligé de s’arrêter. Depuis un certain temps, on ne fait que braquer les gens, prendre leur bien, maintenant on est entrain de tuer les gens, enlever les véhicules donc vraiment c’est misérable. Le problème est que ; ce sont ces mêmes véhicules qui amènent à manger à ces gens là. »
Selon certains usagers de l’axe Gao-Ansongo-Ménaka, « la décision des routiers est un coup dur pour les populations de ces zones ». Selon eux, les autorités régionales doivent s’atteler pour la mise en place rapide des dispositifs sécuritaires.
« C’est une route sur laquelle il ya vraiment de l’insécurité et il n’y a pas un seul jour où il n’ya pas de braquages. Si aujourd’hui les transporteurs qui assurent la liaison Gao Ménaka décident d’arrêter leurs activités sur ce tronçon là, je crois que ce serait un coup dur pour les populations de Ménaka. Mais ce n’est pas seulement les transporteurs, même les ONG finiront par arrêter parce que vraiment il y a de l’insécurité. Il faut que l’Etat s’assume, il faut que des dispositions particulières soient prises pour que cette décision des transporteurs ne soit pas mise en application ».
Le syndicat des chauffeurs d’Ansongo a organisé hier un meeting sur les différentes attaques perpétrées contre les forains dans la localité. Plus d’une centaine personnes ont pris par à ce rassemblement. Selon le secrétaire général, une journée ne passe sans qu’une attaque ne se déroule dans la localité. Le président de la société civile d’Ansongo a également demandé à l’État de prendre ses responsabilités pour la sécurisation de la population et de leurs biens.