Après la manifestation sanglante survenue devant le tribunal de la commune IV suite à l’interpellation de l’animateur Mohamed Youssouf Ali Bathily dit Ras Bath, les directions de RFI et France 24 ont publié le 19 août 2016 un communiqué exprimant toutes leurs inquiétudes après que leurs correspondants au Mali aient été pris pour cibles dans l’exercice de leur métier par deux hommes en uniforme au cours de cette manifestation.
De son côté, le gouvernement de la République du Mali a formellement démenti ces allégations qu’il qualifie d’étonnantes, et a demandé à Monsieur Anthony Fouchard d’aider à faire toute la lumière sur les faits évoqués en transmettant à la police des extraits de la vidéo en sa possession. Dans un communiqué diffusé le vendredi 19 août 2016, France Médias Monde a exprimé son inquiétude concernant ses correspondants au Mali. Selon le communiqué, France Médias Monde exprime sa vive inquiétude après que les correspondants de RFI et France 24 au Mali ont été pris pour cibles dans l’exercice de leur métier par deux hommes en uniforme en marge d’une manifestation à Bamako. Ces deux hommes, poursuit le communiqué, ont tiré des grenades lacrymogènes avant d’ouvrir le feu sur eux alors qu’ils s’identifiaient clairement comme journalistes.
Les directions de RFI et France 24 qui sont en contact avec les autorités maliennes expriment leur vive inquiétude et condamnent ces faits. Elles demandent aux autorités maliennes de faire toute la lumière sur cette affaire et de prendre toutes les mesures pour que cela ne se reproduise plus et que leurs correspondants puissent travailler en sécurité et librement à Bamako.
En réponse à ses accusations le gouvernement de la République du Mali a dans un communiqué apporté un démenti catégorique à ces étonnantes allégations tout en s’interrogeant sur les motivations de leurs auteurs. Selon le communiqué du gouvernement, un des journalistes prétendument agressé en l’occurrence Monsieur Anthony Fouchard a été reçu par le ministre de la Communication en présence de hauts responsables de la police nationale.
Suite aux éléments fournis par M. Fouchard, des incohérences ont été révélées et malgré tout, poursuit le communiqué, il a été demandé à Monsieur Anthony Fouchard d’aider à faire toute la lumière sur les faits évoqués en transmettant à la police des extraits de la vidéo en sa possession. Selon le gouvernement, les apaisements donnés et les mesures envisagées auraient pu et du suffire surtout que le film promis par Monsieur Fouchard est toujours attendu. Le gouvernement de la République du Mali attend de France Médias Monde la diffusion de ce communiqué dans les mêmes formes et sur les mêmes supports que celui qui l’incriminait à tort.
Le syndicat national des journalistes du Mali (Syjor) par la voix de son secrétaire général a condamné les agressions perpétrées contre des journalistes étrangers dans l’exercice de leur fonction. Selon les responsables du syndicat « ces actes écorchent la liberté de la presse ». Selon eux « les autorités doivent tout mettre en œuvre pour arrêter les auteurs de ses actes et les traduire devant la justice ». Baye Coulibaly Joint au téléphone, il répond aux questions de Mahamane Kounta :
« Nous pensons que tous les journalistes qui sont là aujourd’hui au Mali que ça soit des journalistes du Mali que ça soit des journalistes des médias internationaux, ils sont là pour nous aider aujourd’hui dans cette situation difficile. Donc nous pensons que ce qui est arrivé à notre confrère est vraiment injustifiable, nous condamnons vraiment cet acte. Je pense que cela nous interpelle tous, parce que si quelques temps nous assistions à des situations qui ne sont pas favorables à la liberté de la presse de notre pays. Donc vraiment aujourd’hui les autorités doivent savoir que la liberté de la presse est une exigence de la démocratie et de ce fait ils doivent protéger tous ceux qui sont là dans ce sens. Notre rôle, c’est de protéger la liberté de la presse et qui dit liberté de la presse dit journaliste aussi, donc nous protégeons les journalistes et nous ferons que tout ce qui peut obstruer un journaliste dans sa profession que cela ne soit plus. Donc nous allons le moment venu interpeller le gouvernement et demander à ce que ceux qui ont commis cet acte soient arrêtés et conduit devant les juridictions. »