Les forces de maintien de la paix des Nations unies doivent devenir plus « robustes » et plus « efficaces ». C’est en résumé les conclusions d’un rapport du Sénat français qui propose une série de solutions pour renforcer l’efficacité des opérations militaires.
Pour les six parlementaires, qui ont signé ce rapport, les forces de l’ONU, qui interviennent au côté de l’armée française dans le pays, ont « des marges de progression extrêmement fortes ». Selon ses auteurs, elles doivent pouvoir mener « plus d’actions offensives » et être composées de contingents soigneusement sélectionnés pour leurs qualités opérationnelles ».
Les sénateurs estiment que l’ONU est une « juxtaposition de cantonnements » de Casques bleus, pas assez entraînés et qui ne sortent pas assez sur le terrain. « Il faut », selon eux, des contingents qui sachent faire la guerre ».
Le rapport estime qu’au « moins la moitié des contingents » ne répondent pas à ce qu’on attend d’eux. Les sénateurs déplorent aussi la lenteur des Casques Bleus à se déployer et préconisent qu’une force d’intervention rapide de 2.000 hommes soit créée au sein d’une force permanente de 15.000 hommes de l’ONU.
Selon le chef d’État major de la Minusma, « la principale difficulté des casques bleus pour lutter contre le terrorisme, reste le manque de renseignement ». Hervé Gomart, qui est en fin de mission au Mali, regrette « la mise en œuvre lente » de l’accord pour la paix. Il explique aussi que le processus de construction des sites de cantonnement se poursuit normalement.
Hervé Gomart, chef d’État major sortant de la Minusma, au micro de nos confrères de RFI :
« Aujourd’hui, la vraie menace de la Minusma reste les groupes terroristes. La Minusma a très peu de moyens militaires dans le centre du pays. Ils sont plutôt déployés au Nord, néanmoins nous essayons de surveiller en coordination avec des moyens de Barkhane ,déployée plus au Nord, et des forces de défense et de sécurité maliennes, pour pouvoir lutter contre ces groupes. Aujourd’hui, nous manquons de moyens. Dans le cadre du nouveau mandat, nous allons renforcer notre capacité dans cette partie du pays, mais il faudra être patient. La grosse difficulté pour la Minusma pour remplir son mandat, c’est effectivement le manque de renseignement. Elle a des capacités de renseignement insuffisantes compte tenu de l’immensité du pays. Nous avons des moyens techniques, mais de petite portée, donc insuffisants. Le meilleur moyen de renseignement, c’est celui d’origine humaine, et donc c’est la population qui a ce renseignement. C’est elle qui sait qui est terroriste, qui ne l’est pas. En fait pour lutter contre ces groupes jihadistes et terroristes, c’est le bon renseignement pour aller les taper là où ils sont. On sait qu’ils sont dans le pays, ils bougent, mais la difficulté c’est d’avoir le bon renseignement sur les bonnes personnes, au bon endroit. Ça nous manque. Si demain nous avons ce renseignement, la force de la Minusma ira combattre ces groupes terroristes ».