Une force d’intervention rapide et le renforcement des moyens de protection des convois. Le Conseil de sécurité examinera le 29 juin les recommandations sécuritaires de Ban Ki-moon pour la mission des Nations Unies au Mali, dont les effectifs devraient dépasser 13.000 Casques bleus. Ce jour là, le Conseil devrait également renouveler « compte tenu des développements politiques et sécuritaires récents » le mandat de la Minusma pour un an jusqu’au 30 juin 2017.
La recommandation la plus importante du Secrétaire Général est la création maintes fois demandée par les autorités maliennes, d’une force d’intervention rapide. Sans atteindre les effectifs de celle qui a été créée pour la première fois dans une mission des Nations Unies en RDC, forte de 2500 hommes, la force d’intervention rapide du Mali devrait compter 650 hommes à laquelle sera adjointe une unité d’aviation d’une centaine de personnes.
La question qui se pose à ce stade est de savoir qui va constituer cette force. Au Congo elle a été installée en relation avec la SADC avec des contingents d’Afrique du Sud, de Tanzanie et du Malawi. Quelle sera l’option pour le Mali. La Cédéao sera-t-elle impliquée pour faire suite à la demande exprimée par les chefs d’état lors du dernier sommet de créer une force sous régionale.
Autre question, la mise en place de cette force va-t-elle s’accompagner d’un nouveau mandat plus robuste comme ce fut le cas en RDC. Dans ses recommandations le secrétaire général n’a donné aucune indication dans ce sens au Conseil de sécurité.
Certains observateurs analysent avec circonspection la création de cette force d’intervention rapide. Selon eux, l’idéal serait d’équiper, de former l’armée et de la laisser se redéployer sur toute l’étendue du territoire. Ils estiment toutefois qu’une telle force d’intervention peut s’avérer efficace dans un cadre plus régional comme celui de la CEDEAO.
Alexis Kalambry, est éditorialiste au quotidien « Les Echos ». Il est joint par Sékou Gadjigo :
« Tout dépendra de la mission. Vous savez si on veut vraiment régler le problème du Mali, l’aider, c’est premièrement : permettre à l’armée malienne de s’équiper, deuxièmement l’aider à se former et troisièmement aider à ce que l’armée malienne occupe le territoire malien. C’est la seule alternative. Tout est dans le comportement et la question de savoir qu’est-ce qui va être décidé. Si c’est pour venir se défendre et réagir à chaque fois qu’on est attaqué, on n’est pas encore sortit de l’auberge. A la limite si l’ONU s’appuie sur la CEDEAO, on peut s’attendre à des résultats, parce que premièrement tous les pays de la CEDEAO connaissent le problème, ou en tout cas prennent la mesure de la menace, soit ont été victimes ou encore vivent sous la psychose. Donc, à la limite eux sont en mesure de comprendre et de s’impliquer ».