Le commandant de la force française Barkhane au Sahel, le général Patrick Brethous, estime que ses soldats prendront «d’autres coups» après la mort de trois d’entre eux le 12 avril au Mali. Pour autant, dans une interview à l’AFP il estime que les jihadistes restent une «menace résiduelle».
Selon le général Patrick Brethous, même avec «une capacité résiduelle, les jihadistes conservent une capacité de nuisance». Le commandant de la force Barkhane rappelle que «lorsqu’on fait la guerre, on porte des coups à l’adversaire et parfois l’adversaire vous en porte».
Au nord du Mali, la force Barkhane, dit-il, «est confrontée principalement à la menace des mines, des engins explosifs improvisés». Selon lui, «Il n’y a plus de katibas déployées en colonnes de pickup. Les groupes armés terroristes n’ont plus d’unités structurées aptes à combattre, hormis peut-être Ansar Dine».
En revanche, le patron des forces françaises reconnaît que les jihadistes «disposent toujours de l’armement, ils ont de l’explosif, ils ont de l’argent parce qu’ils font des trafics. Ils peuvent ainsi payer des jeunes pour qu’ils posent des mines sous les roues de la Minusma ou de Barkhane». Pour lui, les jihadistes n’ont plus «de sanctuaires, ils ont quelques zones refuges dans le grand nord. Ce qui explique des opérations comme celle de Grand Bassam».
A propos des accords de paix, le général Brethous reconnaît que cela ne va pas vite. Il juge que «le processus est lent» et considère «qu’il y a des arrière-pensées de la part tout le monde, des grands acteurs régionaux qui jouent un rôle important. C’est selon lui, «la réalité de la politique et du Sahara».
La lutte contre le terrorisme implique, selon certains observateurs, la mise en œuvre de l’accord pour la paix. C’est dans ce cadre que le chef des opérations de maintien de paix de l’ONU, Hervé Ladsous, entame ce vendredi une visite au Mali. Durant son séjour qui va se poursuivre jusqu’au 2 mai, Hervé Ladsous, devrait rencontrer les autorités maliennes ainsi que l’ensemble des acteurs impliquées dans l’accord pour la paix et la Réconciliation. Selon une source jointe à la Minusma, le chef des opérations de maintien de la paix mettra son séjour à profit pour demander aux acteurs «plus d’efforts dans l’accélération de la mise en œuvre de l’accord».