La force Barkhane poursuit la traque des jihadistes dans le nord du Mali. Elle a conduit du 28 février au 28 mars une opération appelée « Ossau » dans les régions du Gourma et d’Ansongo-Ménaka, en appui des Forces armées maliennes. Objectif : sécuriser cette vaste région située à l’ouest de Gao en renseignant sur les capacités des groupes armés terroristes.
L’opération a mobilisé pendant un mois plus de 600 soldats et 200 véhicules de la force Barkhane regroupés en unités spécialisées dans la recherche et la reconnaissance au sein d’un groupement tactique de reconnaissance. Ces unités se sont engagées aux côtés de plus de 200 soldats maliens sur une zone de près de 1 200 km2.
Au cours de cet engagement, le GTR a expérimenté pour la première fois l’utilisation de quads, des engins légers et rapides qui lui ont permis d’atteindre les zones difficiles d’accès.
Selon la Force Barkhane, cette action a permis aux forces maliennes de rassurer la population, et de favoriser la reprise des échanges économiques dans la région.
L’opération a également permis de renforcer la coopération et l’échange de renseignement avec les forces armées nigériennes le long de la frontière, permettant un contrôle plus efficace de la zone.
200 militaires maliens ont participé à cette opération d’un mois. Pour certains observateurs, « il s’agit d’une bonne chose », mais « insuffisante ». Selon eux, il « faut asseoir une meilleure coordination militaire entre les forces maliennes, onusiennes et celles de la CEDEAO pour mieux lutter contre le terrorisme dans le Nord du Mali et dans le Sahel.
Serge Daniel est journaliste-écrivain. Il est au micro de Issa Fakaba Sissoko :
« C’est toujours utile de sécuriser ces zones là. D’aller dans des localités où les populations n’ont jamais vu, ou voient rarement des forces de sécurité arriver. Mais je vais vous décevoir, ce n’est pas la solution. Ce sont des opérations qu’on mène depuis le départ des jihadistes. Je pense qu’il y a un problème de coordination militaire entre l’armée malienne, les casques bleus, les forces de l’opération Barkhane et celles de la CEDEAO. Vous ne pouvez pas, à mon avis, organiser une patrouille de manière efficace dans la zone d’Ansongo sans que l’armée nigérienne (à côté) ne participe pas à ces opérations. Donc bonne chose que ces opérations se déroulent, mais il faut corriger leurs insuffisances. Pour faire face à cette guerre asymétrique, il faut, à mon avis, une meilleure coopération entre l’armée malienne, les casques bleus, la force Barkhane et surtout les forces de la CEDEAO. Donc ce que gagnent les militaires maliens, c’est de s’habituer au terrain, à voir comment on peut travailler en équipe, mais également à se rendre compte d’une réalité : que la paix définitive dans le Nord du Mali passe par le contrôle des lieux par l’armée malienne ».