Le Comité de suivi des accords de paix a achevé hier son septième rendez-vous. Ses membres se sont réjouis des progrès enregistrés notamment sur l’organisation prochaine du forum de Kidal. Toutefois le comité a demandé que le processus de cantonnement et de mise en place de la transition dans les régions soit accéléré.
Sur la forme le Comité a semble-t-il trouvé des solutions à la question de sa représentativité en ajustant son règlement intérieur. Il a également adopté son budget. Le CSA dispose d’un budget d’1,4 million d’euros par an. Sur le fond des évolutions positives apparaissent dans la mise en place d’administrations transitoires dans le nord. A l’origine ces administrations intérimaires locales devaient être instituées dans les trois mois suivant la signature de l’accord, en mai-juin 2015. Elles doivent être composées de représentants de l’Etat, des groupes armés progouvernementaux et de l’ex-rébellion pour gérer pendant une période transitoire de six mois les collectivités. Les points de blocage à leur mise en oeuvre évoluent positivement selon Mohamed Ag Aharibe, porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad. Pour Habala Ag Amzata, secrétaire général adjoint de la Plateforme » la priorité aujourd’hui, c’est la mise en place des autorités intérimaires dans le Nord ». Selon ce responsable de la plateforme des progrès pourraient même intervenir avant le forum de Kidal. Le ministre de la Réconciliation, Zahabi Ould Sidi Mohamed, qui participait aux travaux du CSA a reconnu que les attentes des populations restaient encore à satisfaire, mais il a rappelé que « le principal acquis est l’accalmie sur le terrain depuis la signature de l’accord par tout le monde ».
La coordination des mouvements de l’Azawad s’est dite satisfaite du règlement de la question de la représentativité au sein du comité et celle budget de fonctionnement.
Mohamed Ousmane Ag Mouhamedoune au micro de Hamadoune Maiga :
»Nous avons essentiellement des questions en suspend qui sont extrêmement importantes depuis la signature de l’accord, notamment la question de la représentativité au niveau du CSA et l’adoption du budget du CSA. Je peux affirmer ici et maintenant que ces questions sont définitivement réglées. D’autres questions concernant la représentativité seront discutées à d’autres niveaux, pour permettre toujours que le caractère inclusif de l’accord soit préservé. Pour ce qui est du CSA cette question est définitivement réglée et aujourd’hui le budget il est adopté parce que les éléments constitutifs sont clairs et précis. Pour l’instant il y a la question des deux mouvements qui ont signé l’accord le 15 mai a été réglée, ils sont définitivement au comité de suivi de l’accord. Ils sont aussi représentés au niveau des sous-comités. »
Après avoir souligné les acquis constatés dans la mise en œuvre de l’Accord de paix, la Plate forme a rappelée les préoccupations des groupes armés dans la mise en place des autorités intérimaires et l’urgence d’actions humanitaires pour soutenir les populations du Nord. Écoutons Me Harouna Toureh porte parole de la plate forme.
»Au nombre de nos attentes nous pouvons vous citer la mise en place des autorités intérimaires dans les régions nord du Mali, cela nous préoccupe beaucoup parce qu’à ces autorités sont attachées beaucoup de valeurs. Des valeurs de réconciliations d’entente, de dialogue et de paix. Mais également une donnée sans laquelle aucune autre valeur ne peut exister au nord c’est la sécurité. Il y a également l’amélioration de la représentativité des populations des régions du nord au sein des institutions, grand services public corps et administration de l’état. Sur le point du développement économique et social et culturel il faut être franc rien n’a été entrepris dans ce sens qui permettrait aux populations de savoir qu’effectivement un accord a été signé et que les dividendes de cet accord, donc la paix, sont disponibles à leur niveau immédiat. Nous attendons donc du gouvernement que certaines mesures urgentes puissent être prises notamment pour ce qui concerne un plan d’urgence humanitaire. »
Le gouvernement est optimiste après cette 7eme session du CSA notamment sur la mise en place des organes prévu par l’accord de paix. L’appui de la communauté internationale selon le gouvernement sera déterminant pour arriver aux résultats de l’accord.
Écoutons le Ministre de la Réconciliation Nationale Zahabi Ould Sidi Mohamed.
»Il faut reconnaître que nous ne pouvons que nous réjouir de la dynamique qui existe actuellement par rapport au processus de paix. Le fait que tous les organes prévus par l’accord soient mis en place qu’ils soient fonctionnel, que les femmes et des hommes ont été désignés par toutes les parties prenantes et que la communauté internationale accompagne le processus. Il n’y a pas meilleur résultat que ça. Certes qu’il y a beaucoup d’attente et il faudrait aller plus vite encore parce que les populations attendent et cela interpelle toutes les parties prenantes particulièrement nous les maliens, que nous soyons du côté des mouvements, ou que nous soyons du côté du gouvernement. Et pour ce qui est de la commission vérité justice et réconciliation elle est opérationnelle. »