Le chef d’Etat major de la Minusma a effectué hier une visite à Kidal. Sur place, le général Hervé Gomart était venu « encourager les soldats onusiens en poste à Kidal » et « s’informer » sur l’attaque du vendredi 12 février dernier qui a fait plusieurs morts parmi le contingent guinéen. Pour le chef d’Eta-major de la force onusienne, « la Minusma a besoin de plus de moyens matériels ».
Cette visite de Hervé Gomart intervient dans un contexte sécuritaire tendu. Le jeudi dernier, un incident survenu dans le camp de la Minusma à Tessalit, a provoqué la mort de deux casques bleus. Un soldat tchadien, qui se plaignait de ses conditions de vie au contingent, a ouverte le feu sur ses collègues.
Aussi, le 12 févier dernier, le camp de la Minusma faisait l’objet d »une attaque terroriste qui fait sept morts parmi le contingent guinéen.
A Kidal le chef d’Etat major de la Minusma affirme venir « encourager les soldats en poste », mais également de « s’informer » sur l’attaque intervenue il y a deux semaines contre le camp de la Minusma. Sur place Hervé Gomart a affiché sa détermination de contrer ces attaques avec « plus d’action sur le terrain ».
Il a également mis l’accent sur le manque de moyens matériels, notamment de véhicules blindés. Pour le chef d’Eta-major de la Minusma, il faut que les troupes onusiennes deviennent « plus mobiles » et soient « plus en dehors des camps ». « Il faut qu’on soit présent dehors, plus mobile, pour créer le doute chez les terroristes. Compte tenu des menaces, il faut qu’on ait des moyens. On manque de véhicule blindés », a constaté le le général Hervé Gomart, pour qui l »attaque contre le camp de la Minusma à Kidal était « une attaque complexe, une véritable préparation d’opération ».
Huit mois après la signature de l’accord de paix, le Nord du pays fait face donc à une recrudescence de la violente. Pour le représentant spécial de la Mission de l’Union africaine dans la crise malienne, « il faut la mise en place rapide d’une force régionale anti-terroriste dans le cadre du G5 sahel ». Pierre Bouyoya, qui a rencontré hier le président IBK sur le processus de mise en œuvre de l’accord, a toutefois salué les récentes mesures de confiance entre les parties signataires.
Pierre Buyoya est le Représentant spécial de l’Union africaine au Mali :
« Nous avons constaté qu’il y a des problèmes sérieux de sécurité, que depuis la signature de l’accord, la situation ne s’est pas améliorée. Et puis, elle a tendance à la détérioration. Nous avons discuté de ce qu’il faut faire pour faire face à cette situation. Le président IBK m’a expliqué en long et en large ce que le gouvernement du Mali est en train de faire aujourd’hui et ce qu’il compte faire demain. Concernant la mise en œuvre de l’accord, nous avons indiqué que des mesures doivent être prises. Elles sont de nature à renforcer la sécurité, à accélérer de la mise en application l’accord, en particulier dans le dispositif qui concerne la sécurité. Une des initiatives de l’Union Africaine, c’est comment concrétiser cette idée de mettre en place une force régionale qui viendrait s’occuper particulièrement de l’aspect lutte contre le terrorisme dans le cadre du G5 sahel ».
C’est donc dans le cadre de l’accélération de la mise en œuvre de l’accord de paix qu’une rencontre entre le gouvernement, les groupes armés et la médiation, est prévue fin mars à Kidal. Le Premier ministre Modibo Keïta a reçu jeudi dernier les responsables des mouvements signataires de l’accord dans le cadre des préparatifs de cette rencontre. La participation du Premier ministre à cette rencontre de Kidal n’est pas à écarter, expliquent les responsables des groupes armés. Cette rencontre annonce, selon eux, un espoir pour le retour de l’armée à Kidal.
Mohamed Ould Mataly est député élu à Bourem, membre de la Plate-forme. Il est joint au téléphone par Ayouba Sow :
« Depuis un temps, entre fin septembre et début octobre, il y avait eu des rencontres inter-communautaires dirigées par les leaders des mouvements à Anefis. C’est ce même processus qui continue pour essayer de le finaliser avec une grande rencontre qui doit se tenir à Kidal. Nous, tous ensemble, on a rencontré le Premier ministre. Nous sommes en train de discuter avec les ministres accrédités pour ce travail. On est en train de discuter des voies et moyens qui vont aboutir à cette rencontre. La rencontre est prévue en fin mars, normalement. Ce que je peux vous dire, c’est que chaque fois que les gens se rencontrent, ça diminue les tentions. Je suis sûr que beaucoup de bonnes choses vont se passer au cours de la rencontre de Kidal. Le processus d’Anefis qui va aboutir à la rencontre de Kidal a été lancé par le gouvernement. Donc, il y aura le gouvernement à la rencontre de Kidal. L’Etat peut être représenté par certains membres du gouvernement. C’est une rencontre sans tension. Il n’y a pas de problème. Il y aura la CMA, il y aura la plate-forme et le gouvernement. Si le Premier ministre part à Kidal le jour de la rencontre, c’est très bien, ce n’est pas interdit. Ces ministres sont partis une première fois, lui aussi il peut partir. Le gouvernement ira à Kidal. Donc, si le Premier ministre veut aller, c’est comme si les autres ministres partaient ».