La sécheresse inquiète dans la région de Kidal. La pénurie d’eau préoccupe la communauté humanitaire. Le niveau de la nappe phréatique a considérablement baissé par rapport à l’année dernière entraînant des risques sévères pour les populations.
Les dernières mesures des forages qui alimentent l’adduction d’eau de Kidal menées par le CICR indiquent que certains forages qui étaient très productifs par le passé avec des débits avoisinant 20 M3 par heure, ne dépassent pas aujourd’hui 3 m3 par heure. Le tarissement des puits pastoraux a déjà engendré le déplacement des populations et de leur bétail vers les zones urbaines et les secteurs où se trouvent des points d’eau non taris.
Selon les acteurs humanitaires présents dans la région, faute de réponse adéquate d’ici le mois de mai, ce manque d’eau pourrait poser de graves risques à la santé et provoquer des conflits autour des points d’eau ainsi que des déplacements importants de populations.
L’état des troupeaux pourrait aussi se dégrader ce qui accentuerait la vulnérabilité des communautés, l’élevage étant l’activité principale des populations dans la région de Kidal. La crise de l’eau pourrait s’étendre jusqu’en juillet, date du retour des pluies dans la région.
Le CICR, qui intervient dans la localité de Kidal , ne va pas jusqu’à parler pour l’instant de pénurie d’eau. En revanche il annonce qu’il est en alerte et va procéder à des distributions gratuites d’eau à des foyers.
Valéry M’Baou Nana est porte-parole du CICR. Il est joint par Fatoumata Togola :
» Le déficit en pluviométrie qui a eu lieu en 2015 demande à être assez vigilent et à travailler pour éventuellement faire face à une situation de manque d’eau. Le château d’eau de Kidal qui dispose d’ à peu près 500 mètres cubes de capacité était rempli à 350, 354 mètres cubes. Donc ce qui fournit suffisamment d’eau pour distribuer aux populations. Il y a 8 forages qui sont là, parmi les 8, il y en a 5 qui pompent l’eau du château d’eau. Nous essayons de faire en sorte que la distribution d’eau soit régulière et suivie chaque semaine. Chaque semaine chaque quartier est ravitaillé en eau et puis de manière rotative. Ça permet aux populations lorsque c’est leur tour de recevoir l’eau, la semaine où ils doivent recevoir l’eau, ils peuvent faire des réserves. Et si ça permet la semaine d’après de distribuer de l’eau dans l’autre quartier. Nos équipes sont sur place et essayent de suivre ça. Nous essayerons de parer au plus pressé. »