L’OCDE et l’Agence française de développement viennent de réaliser une enquête sur les migrants présents à la fois dans les pays de l’OCDE et dans un certain nombre de pays du Sud.
Cette étude montre qu’il existe un certain nombre d’idées reçues sur les migrations issues d’Afrique subsaharienne. Selon l’étude, l’impact de la migration sur le développement traduit un contraste, car les montants sont importants, il ne peuvent se substituer aux financements publics et internationaux du développement.
La question des migrations reste un sujet récurrent de l’actualité. Première idée reçue : la migration subsaharienne est massive et principalement à destination des pays riches. Faux. A peine 1 sur 10, sont originaires d’Afrique subsaharienne. En revanche les trois quarts des migrants sont installés dans un autre pays de la région.
Deuxième idée reçue : la migration subsaharienne est principalement masculine et peu qualifiée. Faux. En 2010, 50% des migrants subsahariens dans les pays de l’OCDE étaient des femmes.
La migration subsaharienne dans les pays du Nord est également de plus en plus qualifiée. En 2010, plus d’un tiers des émigrés subsahariens avait fait des études dans l’enseignement supérieur.
3ème idée reçue : l’émigration bénéficie nécessairement aux pays d’origine ? Dans ce domaine, le panorama est beaucoup plus contrasté.
Les fonds des migrants sont souvent représentés comme une manne financière pour le développement des pays d’origine. Si les montants atteints sont effectivement importants (29,6 milliards d’euros en 2014, soit 2,3 % du PIB de la région), il faut comprendre qu’il s’agit d’une épargne privée dont la vocation n’est pas de se substituer aux financements publics et internationaux du développement. De plus, la fuite des compétences représente un problème majeur en Afrique subsaharienne, tout particulièrement dans des secteurs comme la santé et l’éducation.