Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Mali est arrivé samedi à Kidal. Cette visite intervient alors que vendredi, une attaque contre le camp de la Minusma a tué six casques bleus, tous des Guinéens. La Guinée Conakry a décrété un deuil national de trois jours à partir de ce dimanche. Quant à la Mission de l’ONU, elle annonce « le renforcement » de son dispositif sécuritaire dans le camp de Kidal.
A Kidal, le chef de la Minusma était venu « apporter son soutien aux travailleurs de l’ONU ». Mahamat Saleh Annadif a aussi évoqué, avec le commandement sur place, la sécurité de la Mission.
L’attaque perpétrée vendredi contre le camp des Nations unies a fait six morts parmi le contingent guinéen. Dans un communiqué, le gouvernement de la Guinée Conakry a confirmé la mort de ses six soldats. Un deuil national de trois jours a été décrété à partir de ce dimanche.
L’attaque de Kidal a été revendiquée par le groupe jihadiste Ançardine dans un message envoyé à l’agence de presse Al-Akhbar. Selon Ançardine, le kamikaze était un Mauritanien.
Dans un communiqué, le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-Moon avait souligné que « les attaques ciblant les casques bleus peuvent constituer des crimes de guerre en vertu du droit international ». Il a appelé que les assaillants soient traduits en justice.
Pour le secrétaire général de l’OUN, ces attaques contre la MINUSMA « n’affaibliront pas la détermination des Nations Unies à soutenir le gouvernement malien, les parties signataires de l’accord de paix et le peuple malien dans leurs efforts pour parvenir à une paix et une stabilité durables ».
Face aux attaques dont elle est victime, la Minusma renforce ses dispositifs sécuritaires dans la ville de Kidal, mais aussi partout où elle est déployée. Selon son porte-parole, « la mission onusienne fait de son mieux pour sécuriser une certaine partie de la ville de Kidal ». Elle demande aux groupes armés de sécuriser les zones qu’ils contrôlent. Selon elle, la mission a besoin de renforcer ses capacités matérielles et en ressources humaines.
Radia Achouri, porte-parole de la Minusma, est jointe au téléphone par Ayouba Sow :
« Suite à l’attaque de Kidal, les périmètres de sécurité ont été renforcés avec un déploiement. La même chose est faite partout où nous sommes déployés. Nous faisons notre devoir, nous patrouillons dans la limite de nos capacités, bien entendu à Kidal. Mais je rappelle que partout où nous sommes déployés, ceux qui contrôlent le terrain ont aussi une responsabilité à assumer. On est en train d’étudier ce qu’il y a à faire au-delà de ce que nous avons fait pour fortifier le camp. On est en train d’étudier pour le moment ce qu’il y a lieu de faire de notre côté pour renforcer davantage la sécurité de notre personnel. Pour aussi protéger les populations là où nous sommes déployés.
Ce n’est pas la Minusma qui revoit son mandat, c’est le Conseil de sécurité de l’ONU. Le Conseil de sécurité, jusqu’à maintenant a estimé que le mandat est suffisamment robuste. Nous, de notre côté, on a demandé de renforcer, non pas en termes de mandat, (parce que ça ne relève pas de nous), mais en termes de capacité matérielle et en ressources humaines ».