Elles avaient été annoncées… Les sanctions contre les fonctionnaires coupables aux yeux du chef du gouvernement d’avoir contribué à la suspension du droit de vote du Mali aux Nations unies , sont tombées. Un décret mettant fin aux fonctions de Sékou Kassé ambassadeur du Mali auprès de l’ONU à New York a été pris hier mercredi lors du conseil des ministres.
Les 5 lignes du compte rendu du conseil des ministres annonçant le limogeage de l’ambassadeur du Mali auprès de l’ONU, sonnent comme la confirmation des propos du chef du gouvernement, mardi dernier. Modibo Keïta avait promis de « tirer tous les enseignements » de la situation.
« Ce qui est arrivé est injustifiable pour un gouvernement, mais je l’assume », avait déclaré le Premier ministre qui se prononçait sur le retard du Mali dans le paiement de deux ans de cotisation aux Nations unies. Retard qui a donc valu au Mali la suspension de son droit de vote .
Le gouvernement a depuis assuré qu’un premier versement de plus de 104 millions de FCFA, a été effectué en règlement des arriérés de contribution 2015 dus par le Mali .
Pour l’heure, seul Sékou Kassé, fait les frais de ce que le Premier ministre a qualifié de « laxisme de certains fonctionnaires maliens ». Pour autant d’autre se sentent déjà dans le collimateur de la primature. C’est la raison pour laquelle les travailleurs du trésor ont pris les devants à travers leur syndicat.
Selon Aguissa Zouladiéni Maïga, l’un de ses représentants « le Trésor a saisi par lettre officielle, la Direction du Budget, pour qu’elle transmette les numéros de compte corrects » destinés aux paiements. Cela n’a pas été fait, constate le secrétaire général du syndicat du Trésor public. Le 27 août 2015, ajoute-t-il , le Trésor a adressé une nouvelle correspondance à l’ordonnateur pour l’alerter une nouvelle fois ».
De l’avis de certains observateurs, « l’ambassadeur du Mali auprès de l’ONU était tout désigné pour recevoir des sanctions » . Selon eux, « d’autres têtes risquent de tomber ». Souleymane Drabo est éditorialiste au quotidien national « L’Essor ». Il a été joint au téléphone par Famoussa Sidibé :
« Je crois que le premier ministre lui même a jugé bon de prendre la parole, pour présenter ses excuses et expliquer les raisons de la suspension du droit de vote du Mali à l’ONU . Cela montre que le dossier était d’une extrême gravité. L’ambassadeur se trouve en première ligne dans cette affaire, parce qu’il est en poste à New-York, il est en contact avec l’administration onusienne, je pense que les investigations vont continuer et que au bout des investigations on va situer toutes les responsabilités dans cette affaire qui a défrayé la chronique. Plus que l’opposition, c’était l’opinion même qui a été révoltée parce que c’est une mesure qui ressemble à une humiliation quand même pour un État comme le Mali qui a mis la défense de son image en première ligne dans son combat après les épisodes de 2012 et de 2013. Ça fait mal de voir cela. Donc je pense que la satisfaction que des sanctions soient prises et que des solutions soient trouvées à ce problème, la satisfaction va être générale à mon avis ».