Une ressortissante suisse a été enlevée cette nuit à Tombouctou. Béatrice Stockly est connue dans la ville comme une chrétienne « engagée dans des actions sociales et humanitaires ».
Elle avait déjà été enlevée une première fois en avril 2012 toujours à Tombouctou, avant d’être libérée une quinzaine de jours après suite à une médiation du Burkina Faso.
Béatrice Stockly a été enlevée dans la soirée chez elle à Tombouctou par des individus armés venus à bord de 4 véhicules aux alentours de 23 h, selon des sources locales. Âgée d’une quarantaine d’années, elle vit depuis plusieurs années à Tombouctou, région à laquelle, selon des proches, elle est très attachée.
Elle avait d’ailleurs refusé de quitter la ville après sa chute entre les mains du mouvement Ansar Eddine, appuyé par des éléments d’AQMI en avril 2012 . C’est là qu’elle avait été enlevée par des islamistes avant d’être libérée deux semaines plus tard à la faveur d’une médiation conduite par le Burkina Faso et son président d’alors Blaise Compaoré.
Deux otages enlevés à Tombouctou en 2011, un Sud-africain et un Suédois retenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique, sont toujours en captivité.
Après sa libération, Béatrice Stockly est revenue en Suisse avant de se réinstaller à Tombouctou pour y mener des actions sociales et humanitaires.
La gendarmerie a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de l’enlèvement et identifier ses auteurs.
Certains témoins ont assisté impuissants à l’enlèvement de Béatrice Stockly cette nuit. Selon eux, la zone où les faits se sont produits est éloignée de la ville et les mouvements sont rares dans ce secteur.
Ecoutez le témoignage de cet habitant de Tombouctou qui a requis l’anonymat joint par Fati Yattara :
« Ils sont venus dans quatre véhicules. Quand j’ai entrouvert la porte, j’ai vu qu’ils sont entrain d’enlever la femme. J’ai pas voulu sortir, car ils me faisaient face et je risquais ma vie en sortant. C’était vers 23h 30. Ils ont défoncé sa porte, et l’ont fait sortir rapidement. Ils avaient l’air pressés, ils ont pris ce qu’ils pouvaient prendre. C’est une zone isolée, elle est à 40 kilomètres sur la route de Goundam. Il n’y a pas assez de sécurité. Toute le monde à peur, à partir de 21 heures tout est calme là-bas. Tout le monde a eu peur d’ouvrir la porte pour voir ce qui se passe. Il y a des enquêtes en cours au niveau des services de sécurité ».