C’est aujourd’hui qu’ont commencé à Bamako, les travaux de la 6ième session ordinaire du Comité de Suivi de l’Accord issu du processus d’Alger. Après plusieurs heures de retard pour diverses raisons, la cérémonie d’ouverture a pu se faire dans un climat assez tendu entre le gouvernement malien et les mouvements armés.
Prévue pour se tenir à 10 heures, la cérémonie d’ouverture des travaux de la 6ème session ordinaire du Comité de Suivi de l’Accord d’Alger a pris plusieurs heures de retard. Selon un responsable de la Plateforme, cela serait lié à l’absence d’un membre important de la médiation algérienne qui auraient raté son vol. Cette justification n’explique pourtant pas tout. La réunion du CSA se tient dans un contexte tendu entre le gouvernement et les mouvements armés. Ces derniers accusent le gouvernement de n’être pas « suffisamment engagé dans la mise en œuvre de l’accord de paix ». Le gouvernement lui réfute cette accusation, et ajoute que « plusieurs actions sont entreprises dans ce sens ».
Les travaux d’ouverture se poursuivre aujourd’hui et même jusqu’à demain. La médiation doit notamment entendre les conclusions des quatre sous-comités, sur : les questions de défense et de sécurité, celles touchant aux dossiers politiques et institutionnelles, au développement socio-économique et culturel, la réconciliation, la justice et en tout dernier point les aspects humanitaires.
Il sera question également question du guide sur la méthodologie de travail du Comité de suivi et de ses mécanismes, élaboré par les experts du secrétariat permanent du comité national de coordination de la mise en œuvre de l’accord.
C’est donc dans une atmosphère tendue que s’est ouverte cette 6ème réunion du Comité de suivi de l’accord d’Alger. La CMA et la Plateforme ont finalement décidé de claquer la porte, et dénoncent » l’absence de volonté du gouvernement » d’accélérer le processus de mise en œuvre de l’accord. Selon les groupes armés, la rencontre de Bamako est « le CSA de la dernière chance « .
Almou Ag Mohamed est porte-parole de la CMA joint par Issa Fakaba Sissoko :
« Au niveau de la CMA et au niveau de la Plateforme, nous avons constaté que la salle a été envahie par des individus qui ne sont ni de la Plateforme, ni de la CMA et qui étaient d’ailleurs plus nombreux que tout le CSA réuni. La deuxième chose, après ce qui s’est passé au Radisson hôtel, malheureusement on arrive dans une salle ouverte à tout le monde, nous avons constaté l’absence totale de sécurité et nous ne sommes pas partis par plusieurs chemins. Ce matin, nous n’avons même pas exclu la possibilité de nous retirer complètement du processus au niveau de la CMA et de la Plateforme, si ça continue à piétiner comme ça. Cela fait 6 mois après la signature de l’accord, à chaque session on vient, on nous ramène les mêmes dossiers sur la table, on repart, on revient, rien n’est réglé… Sur le terrain, nos hommes, nos combattants et nos populations s’impatientent, nous mêmes ici on commence à perdre patience et du coup tout est envisageable. Je pense que ce CSA va être décisif, ça va être le CSA de la dernière chance. Il faut que les choses avancent ou alors que chacun prenne ses responsabilités ».
Le gouvernement de son côté n’a pas souhaité réagir à ces accusations malgré nos différentes sollicitations.