En marge des rencontres préparatoires de la réunion du Comité de Suivi de l’Accord qui démarre demain, l’aménagement des premiers sites de cantonnement est annoncé pour ce mardi . Le directeur de l’Unité Réforme du secteur de la sécurité de la Minusma, Samba Tall s’est largement expliqué sur la radio des Nations Unies.
Parmi les 24 sites proposés par les parties signataires, 13 sont reconnus. Les validations se poursuivent pour les autres implantations . Les aménagements sur les trois premier sites choisis doivent commencer aujourd’hui. Concrètement, selon le directeur de l’Unité Réforme du secteur de la sécurité de la Minusma Samba Tall, « il devrait y avoir 750 combattants par site ». Sur chaque emprise , il y aura « un forage pour l’eau courante, de l’électricité, et aussi des bâtiments en dur, qui serviront de magasins, de bureaux et autres commodités ».
Le processus de cantonnement devrait selon la Minusma considérablement améliorer la situation sécuritaire dans le pays et faciliter l’application de l’accord de paix.
Du côté des groupes armés, c’est un tout autre sentiment qui prévaut . Ces derniers accusent de plus en plus le gouvernement malien de ne pas « être suffisamment engagé pour faire avancer le processus de paix ».
Face à ce qu’ils qualifient de « blocage du processus », les groupes armés s’impatientent et se mobilisent . Ils dénoncent « l’absence de volonté politique » du gouvernement d’ aller vers la mise en œuvre de l’accord.
Colonel Aly Idriss Ould Hamaha est un des responsables des groupes armés. Il était l’invité notre émission « Grand Dialogue » :
« On avait décidé dans l’accord que normalement 60 jours après la signature de l’accord, les choses vont avancer. Et là je peux vous dire que 6 mois après tout le monde est déçu : du côté des mouvements Plateforme et CMA, mais également du côté des population du Nord, des réfugiés. Il n’y a pas un seul point qui a avancé. On a pas bougé d’un seul pas. Les gens commencent à s’impatienter et c’est très très grave et ça risque de dériver franchement si le gouvernement ne prend pas ses responsabilités. Il n’y a pas une sincère volonté étatique. Il faut un nouveau gouvernement , il faut une réelle volonté politique d’avancer. Pour les populations du Nord du Mali, la seule chose qui est importante selon elle c’est la paix et la sécurité. Il n’y a pas la sécurité aujourd’hui. La Minusma, il faut qu’elle dégage du Mali, je suis désolé. Elle ne sert tout simplement à rien du tout ici. Et la meilleure des choses, il faut qu’elle dégage parce que ce sont des millions de dollars qui vont dans le vent tous les jours et la Minusma ne sert absolument à rien. Il faut faire comme Idrisse Deby, ça sera beaucoup mieux de les renvoyer chez eux et nous laisser tranquille ».
Le gouvernement malien ne partage pas ce constat. Selon le représentant du ministère de la réconciliation, les travaux pour la mise en œuvre de l’accord avancent, et un certain nombre d’actions ont été entreprises dans ce sens.
Ibrahim Assihanga Maïga est représentant du ministère de la réconciliation. Il était aussi invité du « Grand Dialogue » d’hier :
« Nous sommes en train d’avancer, parce qu’aujourd’hui ce qui est important pour nous c’est l’appropriation de l’accord par l’ensemble de la population malienne. On dit que c’est un accord inclusif, tout le monde doit prendre sa part pour que chacun se dise aussi, je suis messager pour la diffusion de cet accord. Et c’est dans ce cadre que nous sommes sur pieds partout où nous allons pour expliquer le contenu de cet accord et aussi donner ce qui a été fait dans le cadre de la mise en œuvre de cet accord. Bon, les groupes armés ils peuvent dire ce qu’ils veulent ils sont libres de dire aussi ce qu’ils veulent. Mais nous au niveau du gouvernement, nous avançons la preuve : nous ne nous sommes pas limités à la commission de suivi de l’accord sur le plan international. Moi je pense qu’aujourd’hui le gouvernement en tout cas fait de son mieux, nous avons quand même élaboré un plan d’action. Il y a un secrétariat technique côté gouvernement chargé de la mise en œuvre de l’accord qui travaille aussi. Et faire en sorte que le tissu social soit bien ressoudé. Il faut aller dans ce sens d’abord entre les communautés qui vivent dans ce nord et entre ces communautés et le reste du Mali ».