Le processus de cantonnement des groupes armés du Nord connaîtra une avancée notoire mardi prochain, selon la Mission de l’ONU au Mali. La Coordination des Mouvements Armés de l’Azawad et la Plateforme ont identifié 12 sites chacune, pour le cantonnement de leurs combattants.
Selon la porte parole de la MINUSMA Radhia Achouri, la date du 15 décembre consacrera le début des travaux de construction des premiers sites, retenus d’un commun accord avec les groupes armés.
Il s’agit de trois emprises, deux à Gao et une Tombouctou. D’ailleurs à ce sujet le chef de la Mission Onusienne Mongi Hamdi, a invité, les groupes armés de la CMA ainsi que ceux de la Plateforme à remettre les listes de leurs combattants. Ces trois sites font partie des 24 proposés par l’ensemble des mouvements.
De plus, la porte-parole estime qu’il incombe aux différentes parties, de se mettre d’accord sur un calendrier pour le cantonnement proprement dit des combattants.
De leur côté, CMA et Plateforme estiment que la Minusma est dans son rôle et que des concertations sont en cours pour l’établissement des listes des combattants. Mais selon un responsable de la Plateforme, « c’est à l’issue de la prochaine réunion du Comité de Suivi de l’Accord, que les uns et les autres seront fixés sur les modalités du processus de cantonnement ».
En attendant des élus du Nord du Mali accueillent avec certaines réserves la perspective des cantonnements. C’est le cas de Amadou Mhamane Cissé, le maire de la commune rurale d’Ansongo. Pour lui « ce cantonnement ne doit pas être une prime à la rébellion » :
« Cela nous inquiète et ça nous rassure. Parce que, si il fallait organiser les combattants pour les désarmer et les canaliser, certes cela nous rassure. Mais on craint aussi qu’on ne profite de ça, pour faire une manière d’ enrôler dans l’armée. Parce que pour nous c’est pas normal qu’on prenne les armes contre son pays et qu’on se fasse embaucher dans cette même armée par ce canal, ça vraiment ça nous inquiète. Nous, nous exigeons que les conditions requises pour leur cantonnement soient scrupuleusement respectées. Ceux qui ne respectent pas les normes, ils doivent pas êtres cantonnés ou doivent êtres exclus de ce cantonnement là ».
En attendant la construction de ces sites de cantonnement, Al-Qaïda au Maghreb islamique continue à faire parler de lui en Mauritanie. Le mouvement a affirmé avoir assassiné il y a quelques jours trois hommes, un Mauritanien et deux Maliens. Aqmi les accuse de l’avoir « espionné » au profit de la Mauritanie et de la France. Le groupe islamique a enregistré une vidéo montrant les exécutions. Les deux victimes maliennes seraient des touaregs originaires du nord du Mali.
C’est dans ce contexte qu’intervient la tournée du Président de la République à Ségou à un moment où plusieurs villes du pays ont récemment fait l’objet d’attaques terroristes. Le Président a lancé une appel aux jeunes, « à ne pas céder à la tentation ». IBK s’est engagé à remédier à l’insécurité par la promotion de l’emploi des jeunes.