Alors que le climat se discute à Paris, les altermondialistes sont réunis depuis hier à Siby pour la 11ème édition du Forum des peuples. A Siby, non loin de Bamako, les participants veulent « interpeller les grandes puissances » face aux enjeux du changement climatique et leur responsabilité dans la pollution de l’atmosphère. Une marche et plaidoyer est prévue aujourd’hui pour « amener les décideurs du monde à financer la lutte contre les méfaits du changement climatique ».
Les travaux de la conférence sur le climat se poursuivent à Paris. Les négociateurs de 195 pays ont remis ce samedi à Laurent Fabius ministre des Affaires étrangères et président de cette COP, une ébauche d’accord sur le climat. Ce texte servira de base aux discussions des ministres de l’écologie et du développement durable en vue d’un accord. Cette nouvelle phase de travail, davantage politique, s’ouvre ce lundi à Paris.
En attendant un accord définitif, le Mali se mobilise pour la mise en place de son Fonds climat. Pour une deuxième fois, la Norvège apporte son aide au Mali dans le cadre de ce fonds mis en place par les autorités maliennes. Après une première contribution de plus d’un million de dollars, la Norvège a annoncé à la COP 21 une autre aide du même montant en 2016. Elle l’a confirmé vendredi au cours du « side event » organisé par le Mali à la conférence sur le climat à Paris. L’objectif de cette rencontre était de partager l’expérience du Mali sur son fonds climat avec les autres pays.
Ce fonds climat Mali est le premier du genre en Afrique mis en place par le gouvernement malien en partenariat avec le PNUD. Il a été lancé le 26 janvier 2012. Ce fonds est un instrument financier pour la stratégie nationale de développement durable et les autres outils mis en place par le Mali pour lutter contre le changement climatique. Il vise également à trouver des solutions appropriées en vue d’une mobilisation des ressources financières nécessaires pour faire face aux défis du changement climatique.
Selon le coordinateur du secrétariat technique du Fonds climat Mali, l’originalité a été de confier la gestion de ce fonds au Programme des Nations Unies pour le Développement.
Les premiers pays contributeurs de ce fonds sont notamment la Suède et la Norvège. Ces partenaires saluent cette initiative du Mali.
Henrik Harboe est du ministère des affaires étrangères de la Norvège :
« C’est un fond nouveau. Ça reste toujours à créer les infrastructures, et on espère que selon la stratégie de climat du Mali, qu’il y aura un processus de priorité des projets. C’est au Mali de prendre les décisions. Nous, on a fait une contribution, maintenant c’est aux Maliens de donner les priorités. Et puis ils vont nous faire des rapports sur l’utilisation des fonds. Et bien sûr on va s’assurer que l’argent a été bien utilisé ».
Les experts Maliens demandent aux pays industrialisés de contribuer pour ce fonds climat. Ils appellent les autorités maliennes aussi à mettre en place un code de priorité pour le financement des projets à travers ce fonds climat Mali.
Dr Konaré Mariam Kalapo, ancienne ministre du Mali :
« Ce qu’on cherche, c’est que le fond climat qui a été crée par le Mali puisse être approvisionné par les grands pollueurs que sont les pays développés. Et que ces pays développés ne prennent pas tous les fonds nécessaires pour eux-mêmes, et qu’ils oublient les Etats qui sont en train de subir cette pollution. La question que j’ai posée, c’est qu’on puisse avoir un code de priorité, à faire sur ce fonds climat. Pour que ça ne soit pas des projets qui n’ont pas de grande envergure. Mais des projets qui profitent à la base, et surtout à la femme et à l’enfant d’abord ».
Les autorités du pays estiment avoir entendu cet appel et promettent une meilleure gestion de ce fonds climat Mali pour faire profiter les populations à la base.
A Paris, le climat c’est aussi l’affaire des femmes africaines. Plusieurs organisations féminines du continent sont représentées à cette rencontre qui se tient à Paris sur le climat. Objectif : apporter leur contribution dans la lutte contre le changement climatique. Selon l’ancienne ministre malienne de la promotion de la femme et de l’enfant, « les effets du changement climatique touchent plus les femmes et les enfants ».
Alors que le climat se discute à Paris, les altermondialistes sont réunis depuis hier à Siby pour la 11ème édition du Forum des peuples. A Siby, les participants veulent « interpeller les grandes puissances » face aux enjeux du changement climatique et leur responsabilité dans la pollution de l’atmosphère. Une marche et plaidoyer est prévue aujourd’hui pour « amener les décideurs du monde à financer la lutte contre les méfaits du changement climatique ».
Souleymane Dembélé est directeur exécutif de la Coalition des Alternatives Dette et Développement du Mali. Il a été joint au téléphone par Idrissa Sako :
« Le forum des peuples vise à apporter la contribution de la société civile, des mouvements sociaux à la recherche de la paix et de la sécurité et aller à la croisée de la COP 21 qui se déroule actuellement à Paris.
C’est pour montrer aux décideurs du monde, pour plaider en vue d’un financement adéquat du changement climatique. Au total on a 4 panels : conférences débats et 10 ateliers durant les 2 jours. Un accent particulier a été mis sur les deux panels paix et sécurité et changement climatique.
Par rapport au foncier, nous avons eu la chance d’avoir l’accompagnement du ministre des Domaines de l’Etat et des affaires foncières, Mohamed Ali Bathily, qui a animé le panel sur le foncier et l’accaparement des terres ».