Ce matin, des hommes armés ont pris pour cible, le camp de la MINUSMA à Kidal. Selon un bilan provisoire, il y aurait trois morts dont deux casques bleus et une vingtaine de blessés. Dans un communiqué, le Représentant spécial de La Minusma condamne cette attaque contre le personnel et les contractants des Nations Unies.
Selon les responsables de la mission, l’attaque aurait fait 3 morts et une vingtaine de blessés, dont 4 graves, des casques bleus touchés au ventre et au pied. Parmi les victimes, deux casques bleus de nationalité guinéenne, tués sur le coup, ainsi qu’un civil, contractuel au sein de la MINUSMA.
Certaines sources évoquent une attaque à la roquette perpétrée par des individus armés intervenu très tôt ce matin. Jusqu’à cinq roquettes auraient été entendues par différents témoins. Les mêmes sources affirment également que la précision des tirs, fait penser que les assaillants étaient plutôt bien entraînés et bien informés.
Les blessés ont été admis dans un premier temps au sein d’une structure sanitaire à Kidal.
Par ailleurs, une source sécuritaire de la mission de l’ONU, indique, que, depuis quelques jours, des informations faisaient état d’une menace d’attaque du camp de la Minusma à Kidal. Ce samedi, il est question de renforcer sur place le dispositif sécuritaire.
Selon un des responsables de la communication à la Minusma, « cette attaque est l’œuvre des forces négatives à la paix ». Toutefois, il a réaffirmé « leur détermination à poursuivre la mise en œuvre de l’accord de paix ». Olivier Salgado :
« Ce matin aux alentours de quatre-heures du matin, nous avons été la cible de tirs de mortiers qui ont atterri directement à l’intérieur de notre camp. Suite à ces tirs, deux casques bleus et un sous-traitant de la Minusma ont été tués. Il y a eu également des blessés. Vingt ont été blessés, quatre grièvement. Ils sont actuellement en cours d’évacuation. Déjà, c’est le chef de la Minusma qui a réagi ce matin en condamnant de la façon la plus ferme cette attaque contre le personnel et les contractants des Nations Unies. Il a ce matin tenu à réaffirmer que ces attaques n’entameront pas la détermination des Nations Unies à soutenir le peuple malien ainsi que le processus de paix à travers son assistance à la mise en œuvre de l’accord de paix au Mali ».
Des témoins à Kidal affirment que la population craint d’autres attaques dans la ville. Ils condamnent aussi l’absence de l’État malien dans la région.
Ayouba Sow s’est entretenu ce matin au téléphone, avec un des habitants de Kidal :
Pouvez vous nous faire le point de la situation ?
« Il y a eu des obus qui ont été lancés ce matin sur le camp de la Minusma et Barkhane. Ce sont des obus tirés depuis la périphérie de la ville. Probablement par des djihadistes ».
Quelle est la réaction de la population après cette attaque ?
« Qu’est-ce que la population peut faire ? Elle regrette seulement. Parce qu’elle est apeurée par ce qui se passe. Parce qu’après que le camp ait subi des abus, il a riposté. Donc, on ne sait pas si c’est une riposte visée ou si c’est une riposte à l’aveuglette. Les gens craignent que les obus ne tombent pas sur leur maison ».
À cette heure-ci, quelle est la tension dans la ville de Kidal ?
« Il n’y a aucune tension dans la ville. Elle est tout à fait calme. On attend rien du gouvernement du moment où le gouvernement n’est même pas à Kidal. Qu’est-ce qu’on va attendre du gouvernement ? La Minusma et Barkhane qui sont présents, on attend à ce qu’ils se sécurisent eux-mêmes et qu’ils nous sécurisent, c’est tout. Mais du moment où eux-mêmes subissent des attaques, on ne peut rien attendre d’eux ».