Deux jours après l’attaque de l’hôtel Radisson à Bamako, on en sait un peu plus sur l’identité et la nationalité des victimes. Treize personnes de nationalités différentes ont trouvé la mort au cours de l’attaque. Mais selon le ministère de la sécurité, le travail d’identification est en cours, et devrait livrer ses résultats définitifs demain.
Dans un bilan communiqué hier par le ministre de la sécurité, 21 personnes ont été tuées au cours de l’attaque, dont 18 clients, 2 terroristes et un membre du personnel des forces spéciales maliennes, qui a perdu la vie au cours de l’assaut. 7 blessés ont été enregistrés.
A ce stade de l’enquête, le ministre de la sécurité se veux prudent et refuse de commenter l’identité des assaillants, ni leurs éventuels complices, encore moins si le véhicule diplomatique leur appartenait.
Selon un responsable du ministère de la sécurité, le travail d’identification des nationalités des victimes est en cours. Les résultats définitifs devraient être rendus publics demain. Mais selon plusieurs sources proches de l’enquête, parmi les victimes on compte six Russes, trois Chinois deux Belges, un Américain et un Sénégalais.
Depuis l’attaque de vendredi, une vague de solidarité s’est exprimée à l’endroit du Mali. En plus de la condamnation de la communauté internationale, plusieurs pays africains ont exprimé leur compassion à l’endroit du pays. Le président sénégalais Macky Sall est à Bamako « pour présenter ses condoléances au peuple malien », tant dis que la Guinée annonce qu’elle observera avec le Mali les trois jours de deuil national.
Les groupes armés signataires de l’accord de paix ont dans un communiqué commun tous condamné l’attaque de l’hôtel Radisson. Selon leurs responsables, « il faut aller vite à la mise en œuvre de l’accord, qui prévoit des patrouilles mixtes ». Ces patrouilles, disent-ils, « réduire le champ d’action des ennemis de la paix ».
Mohamed Ould Mettaly est député élu à Bourem, membre de la Plate forme. Il a été joint au téléphone Ayouba Sow :
« C’est une nécessité que les gens aillent vite à l’application de l’accord. Mais l’histoire de Radisson n’a rien à voir avec les mouvements. Vous savez, l’accord a des ennemis, et c’est visible maintenant. Il ne faut pas qu’on soit rattrapé par les ennemis. Si par exemple il n’y a pas l’application de l’accord, cela veut dire qu’ils ont eu le dessus. Aujourd’hui ce sont les gens de paix qui ont gagné, parce que tout le monde va dans la paix ».
Pour mieux lutter contre le terrorisme, qu’est-ce que les groupes armés peuvent apporter comme soutien à l’armée malienne ?
« Vous savez que lorsqu’il y a l’application de l’accord, cela veut dire que l’ensemble du pays est occupé par les acteurs de l’accord. Je pense que quand l’armée malienne est déployée, assistée par les mouvements armés et les forces de sécurité internationales comme la Minusma, je crois que l’Etat sera suffisamment occupé par toutes ses forces. Je crois que cela va quand même diminuer les mouvements contre la paix. Parce que nous aurons leur champ très réduit. Et cela va de soi qu’en appliquant aujourd’hui les accords, il y aura une application des équipes mobiles mixtes composées de la plate forme, de la CMA, de l’armée et de la Minusma. Cela va dissuader tous les gens de mauvaise foi, ou les gens qui ne veulent pas accompagner l’accord ».
Au lendemain de la prise d’otages à l’hôtel Radisson Blu, l’état d’urgence est entré en vigueur samedi 21novembre sur toute l’étendue du territoire pour une durée de dix jours. La mesure prise par le chef de l’Etat, n’est pas sans conséquences sur l’activité économique et sociale du pays.
La secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Michaëlle Jean, qui devait se rendre au Mali samedi pour une visite programmée de longue date, a annulé son déplacement.
La compagnie Air France, a déprogrammé ses vols vers Bamako. Quant au chanteur Guinéen Sékouba Bambino Diabaté, pris comme otage dans ledit hôtel et libéré par les forces de l’ordre maliennes, il a annulé son concert de samedi prévu à Bamako. Aussi le concert, cette fois-ci de l’artiste Salif Kéita prévu samedi au Palais des Sports, a été reporté à un date ultérieure.
Autre grande manifestation attendue à Bamako, c’était la conférence internationale sur l’Islam pacifique. Cet événement prévue ce week-end et qui devait réunir les représentants de plus 40 pays, a été tout simplement ajourné.
Si certaines visites ont été déprogrammées du fait de la situation sécuritaire fragile, les regroupements et manifestations ont été annulés depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence de 10 jours décrété vendredi par le gouvernement à l’issue du Conseil des ministres extraordinaire.