Terrorisme : le ministre de la sécurité annonce « de nouvelles dispositions »
Forces de sécurité en patrouille

Terrorisme : le ministre de la sécurité annonce « de nouvelles dispositions »

De nouvelles mesures sécuritaires seront prises pour « améliorer la protection des populations et de leurs biens ». L’annonce a été faite hier par le ministre en charge de la sécurité au cours d’un point de presse à Bamako. Selon le Colonel Salif Traoré, « les défis sont nombreux, mais ils ne doivent pas faire peur ».

Parmi ces nouvelles dispositions, figure la réorganisation du système sécuritaire, avec notamment la mise en place d’unités spéciales, et l’élaboration de procédures d’ intervention plus rapide des forces de sécurité. A cela, explique le ministre, s’ajoute la prise de conscience des agents qui mènent les actions sur le terrain. Pour le ministre de la sécurité, « la mise en place de ces dispositifs a déjà commencé ».
Le colonel Salif Traoré a également annoncé des sanctions à l’encontre d’agents qui violent la loi. « Ceux qui prennent par exemple de l’argent pour fermer les yeux sur des infractions seront dorénavant durement sanctionnés » a averti le ministre. Parallèlement il demande aux citoyens de se mettre en règle et d’accepter de perdre parfois du temps pour faire valoir leur droit.
Le colonel Traoré s’est voulu rassurant en insistant sur le fait que ces nouvelles mesures permettront de changer la donne. Quant à la présence des forces de sécurité au centre et au Sud du pays, elle est selon lui effective, tout en notant que les populations ne se sentent pas totalement protégées. « Dans le Nord aussi, à part les localités de Gao et de Tombouctou il n’y a véritablement pas de forces de sécurité ailleurs », constate le ministre de la sécurité intérieure.
Enfin, en plus de « ces améliorations », il a annoncé la création d’un centre de communication pour faciliter les relations de son département avec les différents média sur la situation sécuritaire du pays.
L’Union Européenne participe largement à la formation stratégique des forces de sécurité maliennes, à travers plusieurs programmes comme EUCAP SAHEL. Lancé en janvier dernier , EUCAP SAHEL a déjà formé 600 officiers et sous officiers maliens dans divers domaines, notamment celui de la lutte anti terroriste.
Guillaume Lacaille est conseiller politique à EUCAP-SAHEL, il est au micro de Famoussa Sidibé :
« On croit beaucoup qu’on ne peut pas former uniquement des unités anti-terroristes. Il faut véritablement améliorer la chaîne pénale :c’est à dire que celui qui va faire l’enquête après un attentat, celui qui va intervenir pour aller arrêter les terroristes et celui qui va amener les prisonniers au tribunal et les juges qui vont aider ensuite à donner une sentence. Il faut que tout cela soit bien habitué à travailler ensemble. Mais à partir de la 2ième année et encore plus la 3ème année, l’idée qui nous intéresse, c’est de monter avec les forces elles mêmes, avec la société civile également, des moyens de mesurer l’impact, une fois que les gens auront travaillé pendant 1 an ou 2 ans. Si on voit qu’ils ont tout oublié par rapport à ce qu’on leur a appris, ou si on voit que ça n’a rien servi, ça veut dire que, soit on a mal fait notre travail et qu’il faut changer la façon de le faire, soit ça veut dire qu’il y a d’autres problèmes et dans ce cas, on va parler avec les autorités maliennes de manière très franche, des autres problèmes. »