Au lendemain de l’attaque perpétrée sur un convoi de véhicules civils entre Gao et Gossi, le bilan officiel est de six morts et deux blessés dont un militaire. Hier, le gouvernement a réagi en condamnant fermement « une attaque terroriste » en s’associant à la douleur des familles.
Un convoi de véhicules civils parti de Hombori escorté par des éléments des forces armées et de sécurité nationales, est tombé dans une embuscade à 105 km de Gao aux environs de 7H.
« L’attaque terroriste perpétrée à coups de lance-roquettes, a causé la mort de six personnes, des civils, et a fait deux blessés dont un militaire ». Ils ont été « évacués sur l’hôpital régional de Gao ». Le bilan fait état également de la destruction de trois camions-citernes d’une entreprise qui travaille pour la Minusma, qui ont été entièrement « brûlés ».
Selon le communiqué du gouvernement, le détachement de l’escorte « a aussitôt engagé la riposte et la poursuite des assaillants » après l’embuscade. « Un renfort des forces armées maliennes s’est rendu sur place ». Dans son communiqué, le gouvernement a également fustigé une « attaque barbare et terroriste ». Selon une source de sécurité malienne, « les islamistes ont d’abord posé une mine » sur le chemin emprunté par le convoi.
« Un véhicule civil a sauté sur la mine. Après l’explosion, deux autres véhicules civils qui venaient par l’arrière ont été accidentés et les islamistes sont sortis de leur cachette pour tirer sur les civils », a expliqué cette source.
Pour certains observateurs, les attaques armées à répétition posent la nécessité de « remettre le renseignement au cœur de la stratégie de lutte contre l’insécurité ». Selon eux, « il est nécessaire de rétablir la confiance entre la population et les institutions de sécuritaire ».
Baba Dakono est analyste, chercheur. Il était l’invité de notre émission « Grand Dialogue » d’hier :
« Quand on parle de sécurité aujourd’hui, la plupart des acteurs ou des personnes interrogées évoquent la question d’équipements et de moyens. Oui, c’est très important. Mais dans le cas d’espèce, surtout de l’insécurité face à laquelle le Mali est confrontée, c’est le renseignement. Et parler de renseignement, pose l’établissement de relation confiante entre les populations et les institutions de sécurité. Quelque soit la stratégie mise en place aujourd’hui, je ne sais si elle existe déjà, on doit prendre en compte ce facteur. Car on est dans un pays où le contexte a été longtemps caractérisé par une sorte de méfiance entre ces populations et ces institutions de sécurité. Donc, la stratégie quelle qu’elle soit, doit prendre en compte le rétablissement de cette confiance pour que le renseignement soit au cœur de cette stratégie. Seul un renseignement efficace peut constituer une réponse adéquate à la menace d’insécurité actuelle dans le pays ».