La traque pour retrouver les 9 évadés du camp 1 de la gendarmerie, dont certains sont des proches d’Amadou Sanogo, a déjà enregistré ses premiers succès. Deux des neuf fugitifs ont été arrêtés dans la région de Kayes, d’où ils envisageaient vraisemblablement de rejoindre le Sénégal ou la Mauritanie.
Selon des sources militaires, deux des neuf fugitifs ont été interpellés à Diéma dans la région de Kayes. Le premier a été arrêté dès samedi quelques heures seulement après l’évasion.
Le second, lui, a été appréhendé hier par la gendarmerie au même endroit. Ils étaient en possession d’un des deux véhicules qui ont servi à la fuite du groupe des détenus.
Il est vraisemblable qu’ils s’apprêtaient à passer les frontières du Mali. Diéma se trouve en effet à l’intersection de deux routes qui mènent au Sénégal et à la Mauritanie. Les responsables chargés de mettre la main sur le reste des fuyards n’ont pas fait état d’autres arrestations. Selon une source militaire, « parmi les évadés, il y a les compagnons de l’ancien putschiste Amadou Sanogo et des militaires accusés il y a quelques mois d’avoir voulu déstabiliser les institutions de la République ».
Comme le général Sanogo, certains évadés étaient en attente de jugement après une inculpation. Selon ces mêmes sources, « les évadés ont bénéficié de complicité à l’intérieur du camp de la gendarmerie « où ils étaient emprisonnés.
L’Association malienne des droits de l’Homme précise que sur la liste des neuf évadés, « aucun n’est inculpé dans l’affaire des bérets rouges ». Toutefois, l’AMDH, qui exige « une enquête approfondie», révèle que « cette évasion est inquiétante pour la sécurité des populations ».
Amadou Boubacar Tékété est secrétaire général de l’AMDH, soutien des familles de bérets rouges disparus. Il est joint par Issa Fakaba Sissoko :
« Cette évasion doit normalement faire l’objet d’une enquête approfondie. Ceci dit, effectivement nous avons 28 détenus dans le cadre de l’assassinat des bérets rouges, dont nous défendons les victimes et parents victimes. Mais sur la liste de ceux qui se sont évadés, nous avons 9, et aucun n’est sur la liste des 28, du moins pour le moment. Mais ce qu’il faut déplorer, c’est qu’au niveau du camp I, il y a même des présumes jihadistes qui sont en détention. Et donc c’est vraiment inquiétant quand on apprend l’évasion de certains détenus avec des armes, sachant pertinemment qu’il y a aussi des détenus à ce niveau qui sont présumes être des djihadistes. Cela fait peur ».
En tant que soutien aux familles des victimes, est ce que vous constatez une lenteur dans cette procédure de jugement ?
« Absolument, absolument ! Vous savez dans la lenteur judiciaire, des fois c’est l’instruction qui le veut, des fois c’est l’enquête qui l’exige. Donc nous sommes tenus de prendre notre mal en patience ».