Au Mali les recherches se poursuivent pour le démantèlement de réseaux jihadistes. Nos confrères de RFI ont révélé ce matin l’arrestation de trois nouveaux suspects. Celle-ci intervient après la capture de trois d’entre eux la semaine dernière par les services de renseignement et de sécurité du Mali. Au même moment, à Ouenkoro cible d’une attaque jihadiste samedi, l’armée se déploie, mais les populations sont dans l’inquiétude d’un retour des assaillants.
Selon RFI, les trois personnes arrêtées sont originaires du sud du pays. Tous sont jeunes avec une moyenne d’âge de 20 ans. Comme le groupe intercepté la semaine dernière, ces trois personnes ont reconnu être membres de Front du Libération du Macina, ou d’une unité combattante qui s’était installée dans le sud du pays à la frontière avec la Côte d’Ivoire.
Toujours selon RFI, qui fait état d’informations proches de l’enquête, les cellules en partie démantelées au Centre et au Sud, étaient en contact avec des islamistes du Nord.
Iyad Ag Ghali, du groupe Ansar Dine, donnait directement des ordres et de l’argent à des groupes terroristes pour opérer au Sud, explique une source citée par RFI. Ces arrestations auraient permis de mieux cerner l’organigramme et l’organisation de ces groupes. Selon plusieurs sources, « il existe des convergences entre les cellules du Centre et celles du Sud ». Enfin, les dernières arrestations pourraient mener au réseau d’approvisionnement en armes de ces groupes.
Au même moment, dans la commune de Ouenkoro, à Mopti, l’armée se déploie et les recherches se poursuivent pour retrouver les auteurs de l’attaque survenue samedi dernier. Par crainte d’un retour des assaillants, beaucoup d’habitants ont fui la localité pour se réfugier au Burkina voisin. Les autorités locales interpellent l’Etat face à la « nécessité de renforcer le dispositif de sécurité » dans la localité.
Cheick Harouna Sankaré est maire de la commune de Ouenkoro. Il est joint au téléphone par Issa Fakaba Sissoko :
« C’est 24 heures après l’attaque que les éléments des forces armées sont arrivés sur les lieux. C’est pour vous dire que les jihadistes pouvaient tenir la localité 24 heures sans réaction de nos responsables. En plus de cela, hier il y a eu un vent de panique dans la commune. Car la population avait eu l’alerte comme quoi les jihadistes allaient revenir. Certains avaient commencé à prendre la fuite pour aller vers le Burkina Faso, car la commune est à deux kilomètres de ce pays là. Au moment où je vous parle, certaines populations sont toujours dans les villages environnants du Burkina. C’est pour vous dire que le calme est là, mais il y a des inquiétudes. Imaginez le jour de l’attaque à Ouenkoro il n’ y avait que deux gendarmes pour un poste frontalier. A la frontière, il doit y avoir des forces de sécurité non seulement pour sécuriser les populations, mais également pour la défense du territoire, car c’est une localité totalement frontalière. Ce que nous demandons au gouvernement, c’est vraiment de mettre en place un dispositif sécuritaire rassurant dans la commune, et surtout de donner les moyens aux forces armées ».