La localité de Ouenkoro dans le cercle de Bankass, à la frontière avec le Burkina Faso, a été la cible d’une attaque hier par des individus armés. Un gendarme a été tué et des dégâts matériels ont été enregistrés. De sources militaires, une expédition serait en cours pour sécuriser la zone.
L’attaque s’est produite hier dans l’après midi. Selon de sources locales, les assaillants sont arrivés sur 2 motos. Ils ont attaqué le poste de gendarmerie, avant de brûler les locaux, puis incendier des véhicules et emporter 2 motos. Un gendarme a été tué. Et des témoins sur place rapportent que « son corps a été criblé de balles ».
L’attaque n’a pas été revendiquée. Mais de forts soupçons pèsent sur les éléments du Front de libération du Macina, très actifs dans la région. En août, le groupe dirigé par Amadou Kouffa avait revendiqué la prise d’otage dans un hôtel de Sévaré. De sources militaires, une expédition serait en cours pour sécuriser la zone.
Après l’attaque de Ouenkoro, les populations et les ressortissants vivant à Bamako sont sous le choc. Les élus de la localité dénoncent « le laxisme » de l’Etat. Selon eux, l’alerte d’une éventuelle attaque avait été donnée. Mais, dénoncent-ils, « aucune disposition n’a été prise ».
Idrissa Sankaré est député élu à Bankass. Il a été joint par Issa Fakaba Sissoko :
« Ils se sont divisés en deux groupes dans le village : un groupe est parti directement vers la gendarmerie. Il était au nombre de trois, tous sur une seule moto. A 50 mètres du poste de gendarmerie, il y avait un gendarme. Ils se sont arrêtés auprès de lui. Celui-là voyant qu’ils étaient trois sur une moto, voulait même les interpeller. Dès qu’il s’est levé, le troisième qui était sur la moto est descendu. Il avait un plastique dans lequel était emballé un fusil. Directement il a pris le fusil et criblé le gendarme de balles. Le second gendarme qui était vers le poste s’est sauvé. Arriver au poste de gendarmerie, ils ont trouvé deux motos qu’ils ont incendiées. Ils sont rentrés dans les maisons, les matelas, le hangar et autres, ils ont tout incendié. Entre-temps, il y avait un autre groupe qui s’est dirigé vers la sous-préfecture. Là-bas également, il y avait le véhicule du sous-préfet et un véhicule des missionnaires venus de Bamako plus précisément des inspecteurs du ministère de l’administration territoriale. Là-bas également, ils ont incendié les deux véhicules. Cette situation existe depuis trois mois au moins. Depuis le mois de juin, si vous vous rappelez, depuis l’attaque du carrefour de Djenné, le risque a été signalé aux plus hautes autorités. Ce n’est pas méconnu des autorités. Chaque fois, il y a des alertes, mais aucune disposition n’a été prise. C’est ça le comble ».