Plusieurs arrestations à Mopti dans le cadre de la traque contre les jihadistes. Un suspect a été interpellé dans l’enquête de la prise d’otage de Sévaré, alors que 11 autres présumés jihadistes ont été arrêtés pour une autre affaire. Pour l’instant très peu d’informations filtrent sur ces interpellations. Mais selon des sources sécuritaires proches de l’enquête , certaines des personnes retenues pourraient avoir « un lien direct » avec Amadou Koufa, le prédicateur peuhl ayant revendiqué l’attaque de l’hôtel « Byblos ».
A ce stade, les enquêteurs n’excluent aucune piste. Les 12 suspects interpellés par les forces armées sont retenus à la gendarmerie de Mopti. Après leur identification et les premiers interrogatoires, ils devraient être transférés à Bamako pour être à la disposition des services spéciaux.
Selon des sources sécuritaires, un des suspects pourrait être impliqué dans la prise d’otage de Sévaré. Quatre autres individus ont été interpellés dans une autre affaire, toujours en lien avec la lutte anti-terroriste. Tous sont soupçonnés d’avoir « des contacts directs avec Amadou Koufa », le leader du Mouvement de Libération du Macina, qui a revendiqué l’attaque de Sévaré. 7 autres sont soupçonnés d’être des « complices ».
Originaire de Mopti, Amadou Koufa est connu pour ses prêches, jugés « extrêmes », lors desquels il prône l’application de la Charia. Lors du déclenchement de la crise au Nord du Mali en 2012, il a rejoint le groupe jihadiste Ançar-Dine, dirigé par Iyad Ag Ghali.
« Les enquêteurs cherchent à voir si les 12 suspects ont un lien avec des réseaux ou entreprises terroristes », explique un responsable militaire que nous avons joint.
Vendredi, la prise d’otage dans un hôtel de Sévaré a causé la mort de 13 personnes, selon le bilan du gouvernement malien. Parmi les victimes, cinq terroristes ont trouvé la mort lors de l’assaut lancé par les forces spéciales maliennes.
Alors que les recherches des auteurs de l’attaque de Sévaré se poursuivent une opération conjointe menée par les Forces armées du Mali et la Force Barkhane a pris fin en début de semaine à Tombouctou. Baptisée « ANETO », l’opération s’est déroulée dans le secteur du Lac Faguibine. Elle visait à déstabiliser les groupes terroristes dans la région. Selon le chef de l’opération la mission, qui a duré une semaine, a été une réussite.
Le Colonel Zlatan Armango au micro de notre correspondant à Tombouctou, Alousseyni Aladji:
« Je qualifie cette opération de succès, parce que le fait d’être présent sur le terrain, cela oblige les groupes terroristes à prendre la fuite, à manœuvrer pour nous éviter. Le Nord du Mali, c’est la France. En France on a 51 régiments sur le terrain. Au Mali il n’y en a pas assez et il y en aura jamais assez. Vous pouvez doubler les effectifs de l’armée malienne, le problème ne changera pas, le territoire étant vaste. Tout ce qui est fait par les forces maliennes, c’est de se placer dans des endroits stratégiques comme elles l’ont fait à Bintagoungou où la population est vraiment sécurisée. A partir de Bintagoungou, il y a des opérations qui sont menées et coordonnées pour essayer de rayonner un peu dans la zone et obliger les groupes armés et les terroristes à ne pas être chez eux et à ne pas être libres d’action ».