Les travaux de la 3ème réunion du Comité de suivi de l’accord de paix et de réconciliation ont été suspendus la semaine dernière, faute de compromis autour de la désignation des membres devant siéger au sein dudit comité. Si le règlement intérieur a été adopté, puis le chronogramme, l’article 10 de ce dernier divise certains acteurs. Mais les acteurs se veulent optimistes et espèrent un compromis avant la prochaine réunion prévue dans quelques semaines.
Prévus pendant les 21 et 22 juillet derniers, les discussions ont été prolongées jusqu’au 24 juillet. Les travaux n’ont pas permis d’aboutir à un compromis entre les acteurs. Si le règlement intérieur a été adopté, puis le chronogramme, l’article 10 de ce dernier divise certains acteurs. Il est relatif à la représentativité des membres devant siéger au sein dudit comité. Pour les responsables de la plate-forme, « les divergences sont à signaler ailleurs ».
Fahad Ag Almahmoud est secrétaire général de Gatia, membre de la Plate-forme. Il est au micro de Issa Fakaba Sissoko :
« Ce qui semble être un blocage est lié aux groupes qui ont signé l’accord de paix le 15 mai dernier au nom de la CMA. Ces groupes (CPA et CMFPR2) appartiennent bel et bien à la CMA. Durant tout le processus, il est apparu clairement que les parties du conflit sont : le gouvernement, la plate-forme et la CMA. L’accord n’a pas prévu une 4ème partie. Et l’accord lui même, en ses articles 57 et 58, prévoit tous les signataires dans le comité de suivi. Vous voyez donc d’où vient le problème. La CMA n’accepte pas ses membres qui ont signé l’accord le 15 mai parce qu’elle considère qu’ils ont trahi l’engagement de ne pas signer le 15 mai. C’est ce qui fait que l’article 10 (relatif à la désignation des membres du Comité de suivi) n’a pu être validé jusque là. Il n’y a pas de problème particulier au niveau de la plate-forme. Nous avons été contactés de plusieurs façons, par plusieurs parties, si on pouvait accepter un des signataires. Nous avons répondu que le signataire appartient à la CMA, il n’est pas un membre de la plate-forme ».
Selon l’un des responsables de la CMA, signataire de l’accord du 15 mai, la mise en œuvre de l’accord ne peut exclure une partie au profit d’une autre. Selon lui, les consultations informelles se poursuivent pour un compromis avant la prochaine réunion, et les acteurs se veulent optimistes.
Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune est secrétaire général de la CPA. Il est joint au téléphone par Issa Fakaba Sissoko :
« D’abord l’équivoque qu’il faut lever, c’est qu’aujourd’hui il ne s’agit pas d’accepter X ou Y. Les gens ont signé un accord, tout le monde est obligé d’accepter. Tous les signataires sont des protagonistes. Il y a des gens qui tentent, à l’intérieur des ensembles, d’exclure certains. Il y en a même qui vont plus loin en tentant d’exclure des signataires. Cela n’est pas possible, et ceci ne peut constituer un blocage. Les gens le comprennent maintenant. Il n’est même pas de l’intérêt de la paix que des gens soient exclus. L’accord concerne l’ensemble des acteurs, l’ensemble du pays, l’ensemble des Maliens. Personne ne saurait être exclu, encore moins un acteur signataire de l’accord. A l’heure où je vous parle, des consultations sont en cours, il y en a eu ces derniers jours et elles se poursuivent. Il y a de très bons compromis qui se dégagent parce que tout le monde est unanime qu’il faut préserver le caractère inclusif de l’accord. Il faut préserver également l’application stricte des articles de l’accord qui sont vraiment inclusifs ».
Du côté de la médiation, on dédramatise le blocage. Selon le représentation spécial de la CEDEAO, Cheaka Abdou Touré, « il n’y a rien de dramatique ». Selon lui, les discussions dans les coulisses se poursuivent, et « un compromis devrait être trouvé dans les prochains jours ».
Quant à la CMA, ses responsables n’ont pas souhaité réagir malgré nos différentes sollicitations.
Ce blocage intervient alors que la plate-forme des femmes leaders du Mali crie à son exclusion. Elle exige d’être représentée au sein du comité de suivi de l’accord de paix. Elles ont tenu ce matin une conférence de presse à Bamako. Selon la présidente de cette association, les femmes ont été exclues depuis le début du processus.