Les 20 présumés jihadistes arrêtés à Zégoua sont arrivés hier soir à Bamako, où ils ont été mis à la disposition des services spécialisés. Les enquêtes ont été ouvertes, l’identification des suspects est en cours. Sur le terrain, les services de sécurité renforcent leurs positions, notamment dans les zones frontalières après les récentes menaces du mouvement islamiste Ançar-dine.
Selon des sources sécuritaires maliennes, jointes par notre rédaction, les 20 suspects devront être entendus aujourd’hui. Ils ont été appréhendés lundi à Zégoua par la police des frontières, alors qu’ils venaient de la Côte d’Ivoire. Parmi eux, deux seraient d’origine française et 13 Mauritaniens.
Sur l’un des suspects, on a retrouvé de nombreux téléphones portables ainsi que des radios-cassettes. Deux autres suspects auraient reconnu être des fidèles de la secte islamiste « Dawa ».
Les enquêteurs procèdent donc à l’identification des suspects. Les interrogatoires devraient permettre de découvrir leurs liens, leurs intentions et leur destination », explique une source sécuritaire.
L’arrestation des 20 présumés jihadistes à Zégoua fait suite à une série d’opérations de ratissage menées ces derniers jours par les services de sécurité après les récentes menaces proférées par le mouvement jihadiste Ançar-dine. La semaine dernière, un présumé terroriste se réclamant d’Ançar-dine a été appréhendé à Ouan.
Aussi, à Tomian, toujours dans la région de Ségou, l’armée traque de possibles jihadistes dont la présence a été signalée. Selon un responsable militaire joint par notre rédaction, « les cerveaux des récentes attaques à Fakola, Misseni et Nara ont été mis hors d’état de nuire ». Mais la vigilance doit rester de mise, ajoute-t-il.
Après l’arrestation des 20 présumés jihadistes, un calme relatif semble régner dans la ville de Zégoua, mais l’inquiétude se lit sur le visage des populations. Le maire de la localité craint des conséquences sur la production agricole et les échanges commerciaux entre Zégoua et les pays frontaliers, Burkina Faso et Côte d’Ivoire.
Bakary Coulibaly est maire de Zégoua, joint par Issa Fakaba Sissoko :
« La population est inquiète, très inquiète d’ailleurs. On ne sait ce qu’on va devenir. La présence de nos forces de sécurité est nécessaire, et il faut renforcer l’effectif. Car ces jihadistes arrivent souvent en grand nombre, et plus armés. Nous, nous sommes à la frontière de deux pays, Burkina Faso et Côte d’Ivoire. On ne sait pas de quel côté le danger peut arriver. Nous pensons qu’il faut renforcer notre sécurité.
La conséquence de cette arrestation sur la campagne agricole c’est l’inquiétude provoquée chez les gens. Même dans les champs les gens ont peur. Cela a des conséquence sur l’agriculture. On peut avoir des groupes de jeunes et de femmes qui travaillent dans les champs, mais quand ils apprennent que ces jihadistes peuvent arriver à tout moment, ça crée la peur, et ça joue sur nos cultures ».