Il avait été libéré en décembre dernier en échange avec l’otage français Serge Lazarevic. Mohamed Ali Ag Wadossene, un responsable opérationnel d’Al Qaïda au Maghreb islamique dans le nord du Mali, a été tué dimanche par l’armée française. L’information a été confirmée par les autorités françaises et maliennes.
Au cours des combats, deux terroristes ont également été capturés, rapportent plusieurs sources sécuritaires. Deux militaires français ont été blessés dans l’opération des forces spéciales, menée dans la région de Kidal. Ce terroriste qui s’était évadé de la prison centrale de Bamako, le 16 juin 2014, avant d’être rattrapé par les services de renseignement, a été libéré à la suite d’un échange avec un otage français.
Selon Serge Daniel, qui revient sur le parcours du terroriste, cette arrestation est une bonne nouvelle dans la lutte contre le terrorisme. « Wadossène était un spécialiste du rapt des ressortissants européens. Le dernier coup retentissant qu’il a fait remonte en 2011 où il a enlevé deux français à Hombori. Il les amène à 600 kilomètres plus au Nord, avant de les remettre à Al-Qaïda au Maghreb Islamique. Il revient dans la région de Gao où il se fait arrêter, ramené à Bamako puis emprisonné. Il s’évade après en assassinant un surveillant de prison. Il est repris un peu plus tard, puis en décembre Al-Qaïda au Maghreb Islamique demande sa libération pour libérer l’otage français Serge Lazarevic. C’est donc dans ces conditions qu’il a été libéré ».
Pour le journaliste-écrivain Serge Daniel, « Mohamed Ali Ag Wadossene était de la Katiba, c’est à dire l’unité combattante d’Abdelkrim Taleh, tué lui aussi il y a quelques temps par les forces de l’opération Barkhane. Sa mort est donc un coup dur pour les terroristes, parce que là vous avez un élément essentiel qui permettait à la Katiba de gagner beaucoup d’argent ».
Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, avait donné « la certitude » à la suite de l’échange de Wadossène contre l’otage français Serge Lazarevic, (le dernier otage français dans le Sahel), que tous les terroristes évoluant sur le territoire national seraient « recherchés et anéantis ». Selon plusieurs analystes, la mort de Mohamed Ali Ag Wadossene, après celle de Moktar Belmoktar annoncée par les États-unis, confirme l’anéantissement des réseaux jihadistes. Toutefois, ajoute Serge Daniel, « une meilleure lutte contre le terrorisme dans le Sahel passe par la création d’une unité spéciale d’intervention pour lutter de manière permanente contre les groupes terroristes et trafiquants de drogue ».