La réunion inaugurale du comité de suivi des accord de paix a eu lieu hier à Bamako sous la présidence de la médiation internationale. Toutes les parties prenantes au conflit vont désormais y participer. Un consensus semble se dégager autour du choix de Bamako pour abriter les réunions du comité. En revanche, la question de la représentativité des participants reste en débat.
Une commission de rédaction d’un projet de règlement intérieur a été mise en place pour fixer les quotas. Celle-ci devrait proposer dans les prochaines heures un document pour validation. Cette première réunion fait suite à la signature samedi de l’accord et de réconciliation par la CMA. Elle doit fixer le chronogramme et les modalités de mise en œuvre de l’accord signé par les parties en conflit.
Mohamed Ousmane Ag Mahamedoune est un des responsables des groupes armés revient sur la réunion inaugurale à laquelle il a participé. Il est au micro de Issa Fakaba Sissoko :
« Initialement nous devrions discuter d’un ordre du jour qui devait être proposé par le président du comité de suivi à l’ensemble des participants. Avant même de proposer l’ordre du jour, nous avons proposé une autre approche qui consistait à déléguer à la partie internationale du comité de suivi la responsabilité de nous proposer un projet de règlement intérieur avec les règles de fonctionnement de ce comité et de nous inviter très rapidement pour que nous le validions ensemble. Dans ce projet de règlement intérieur il sera question de la représentativité des parties au sein des différentes commissions, y compris le comité de suivi lui même. C’est ce travail qui est train d’être fait et je pense que c’est une réunion qui augure un très bon démarrage. Nous attendons le feed-back de cette commission faite par les internationaux du comité de suivi. Il y aura une date très prochaine pour valider ce travail ».
Pour certains observateurs, les divergences apparues lors de cette réunion inaugurale, notamment autour de la représentativité des parties, augurent un mauvais départ pour la mise en œuvre de l’accord. Selon eux, « ces divergences sont la preuve que les problèmes de fond n’ont pas été résolus lors des négociations ».
André Bourgeot est anthropologue, directeur de recherche au CNRS de Paris et spécialiste de l’Afrique sub-saharienne. Il a été joint par Issa Fakaba Sissoko :
« Il apparaît assez clairement qu’il y a des dissensions, voir des divergences au sein de ce comité de suivi, notamment sur la question de la représentativité des différentes parties, donc des belligérants. J’ai un peu le sentiment, en tout cas vu de Paris, qu’on retrouve les mêmes problèmes que ceux qu’on a connus lors de l’élaboration des accords d’Alger. Manifestement, les dissensions se reproduisent. Cela voudrais bien dire que l’accord d’Alger avait un caractère formel, mais que les problèmes de fond n’étaient résolus. Cela risque de créer les conditions d’une mauvaise ambiance dans l’avenir au sein de ce comité de suivi.
Qu’est-ce que ce comité doit faire pour éviter les pièges qu’on a vus lors des négociations ?
Eviter les pièges, ça pose une fois de plus le problème des rapports de forces politiques au sein du comité de suivi et la commission chargée de la rédaction du règlement intérieur. Comment éviter les pièges, les travers déjà rencontrés ? C’est extrêmement difficile de répondre à cette question compte tenu du fait qu’encore une fois les problèmes ne sont pas réglés. Les problèmes du contenu de l’accord sont transférés à cette réunion inaugurale ».