Deux des principaux chefs jihadistes au Sahel, dont l’un avait revendiqué l’assassinat de journalistes français de RFI en 2013, ont été tués dans le nord du Mali par les forces spéciales françaises. L’information a été communiquée hier par les services du ministère français de la défense. Au total, « quatre terroristes ont été tués » au cours de cette opération. L’armée française multiplie depuis plusieurs semaines les opérations contre les jihadistes.
Amada Ag Hama alias « Abdelkrim le Touareg » et Ibrahim Ag Inawalen dit « Bana » ont été tués dans la nuit de lundi à mardi, avec deux autres jihadistes. Ils figuraient parmi les principaux chefs d’Al-Quaïda au Maghreb islamique et d’Ansar Dine, deux groupes responsables « de nombreuses attaques terroristes contre les forces internationales, ainsi que d’exactions répétées à l’encontre des populations maliennes », selon les autorités françaises.
Abdelkrim le Touareg est le « responsable présumé de l’assassinat des journalistes de RFI », Ghislaine Dupont et Claude Verlon tués en novembre 2013 à Kidal. « Cette opération, après celle ayant mis hors de combat Ahmed El Tilemsi, haut responsable du Mujao, Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, porte un nouveau coup dur aux groupes armés terroristes sahéliens », a estimé le ministère français de la Défense.
Ahmed El-Tilemsi avait été tué par l’armée française en décembre 2014 dans le nord du Mali.
L’association « Les Amis de Ghislaine Dupont » a appris « avec soulagement » la mort du chef jihadiste « Abdelkrim le Touareg » qui avait revendiqué l’assassinat de la journaliste et de son collègue Claude Verlon . La porte-parole de l’association regrette que « la mort des deux jihadistes ne puisse pas permettre de connaître certaines vérités sur les circonstances de la mort des deux journalistes ».
Laurence Lacour, porte-parole de l’association des amis de Ghislaine Dupont : « Nous les amis et les proches de Ghislaine Dupont et bien évidemment de Claude Verlon, dans un premier temps nous sommes soulagés. Soulagés de savoir qu’un individu nuisible, qui était certainement derrière cette double tragédie, soit neutralisé. C’est un soulagement, mais une tristesse aussi parce que ça ravive tous nos chagrins. Nous avons du regret aussi, car ce que nous souhaitions c’est de pouvoir connaître un jour les circonstances et les mobiles, le mode opératoire exact de cette tragédie et de ce double meurtre. Sans doute, si les commanditaires et les exécutants disparaissent tous, plus personne ne pourra expliquer tout cela. Je sais que la quête de la vérité est très difficile sur une zone de guerre ou sur une zone de non droit comme celle-ci. Mais c’est encore une fois notre vœu à nous les proches et les amis de Ghislaine et de Claude de voir la justice passer. C’est à dire les exécutants arrêtés, interrogés et plus tard jugés ».