La communauté internationale redouble ses efforts et tente d’arracher in extremis la signature d’une partie au moins de la rébellion pour la signature de l’ accord vendredi prochain. Les ministres français et algérien des Affaires étrangères, Laurent Fabius et Ramtane Lamamra, ont appelé conjointement hier à Alger toutes les parties à signer le texte paraphé le 1er mars par le gouvernement et la plate-forme.
Depuis hier les rumeurs se multiplient sur la possible signature de membres de la CMA. Pourtant ce mardi encore, Almou Ag Mohamed, porte-parole du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad, ne laissait que peu d’espoir. Selon lui, la signature à Bamako relèverait du miracle, tout en jugeant « impossible » d’avaliser en l’état le document.
A ce stade, les membres de la rébellion ont accepté le principe de retourner à Alger comme l’a proposé la Minusma pour discuter et même parapher le texte, mais pas pour sa signature qui doit, selon eux, passer par de nouvelles négociations. Une option impossible aux yeux de Bamako et de la médiation internationale. Selon des sources de sécurité de la Minusma « les combats sur le terrain sont clairement une réponse à la cérémonie du vendredi, à la fois vis-à-vis du gouvernement et la communauté internationale, mais aussi entre les différents groupes de la Coordination des mouvements de l’Azawad ». Ses différentes composantes cherchent actuellement à se tuiler et établir entre elles des rapports de force dans l’hypothèse de la signature « miraculeuse » au final de quelques mouvements vendredi à Bamako.
Le ministre malien des affaires étrangères a rencontré hier les diplomates accrédités au Mali. Les discussions ont porté sur le programme et les dispositions prises pour la réussite de la cérémonie de signature du document de paix ce vendredi .
Le ministre Abdoulaye Diop : « Nous souhaitons qu’un climat serein soit créé pour permettre aux populations maliennes, mais aussi à tous les dignitaires étrangers qui sont invités au Mali de pouvoir participer à ces retrouvailles maliennes avec nous en toute quiétude. Et je peux vous rassurer que les forces de défense et de sécurité ont pris toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des dignitaires étrangers qui viendront ici à Bamako, leur lieu de séjour, les lieux où se tiendra aussi la signature, en particulier le Centre International de Conférence de Bamako. Nous travaillons aussi avec la mission des Nation Unies présente ici, la Minusma en particulier qui a un rôle à jouer aussi dans le domaine de la sécurisation ».
Le collectif des ressortissants de la région de Kidal exprime lui son soutien à l’accord de paix. Ses responsables ont animé hier une conférence de presse pour soutenir sa signature prévue vendredi à Bamako. Le collectif exhorte la CMA à participer à la signature de l’accord pour préserver l’unité nationale. Pr. Akory Ag Iknane, Président du collectif des ressortissants de la région de Kidal : « Dans la logique de l’acte historique prévu pour le vendredi 15 mai 2015 à Bamako, nous cadres, élus, leaders communautaires et d’opinion, jeunes, femmes, membres de la société civile et sympathisants de la région de Kidal à Bamako, déclarons solennellement notre entier et indéfectible attachement à la forme républicaine, laïque et unitaire du Mali, soutenons une issue heureuse du processus d’Alger par la signature de l’accord de paix le 15 mai prochain ici même à Bamako et, lançons un appel fraternel à l’engagement de nos frères de la CMA pour qu’ils participent à l’événement et signent l’accord de paix dans le souci de préserver l’unité nationale, la cohésion sociale et soulager les paisibles populations des affres de la sécheresse et des incertitudes liées au conflit ».
En attendant la signature de l’accord, les attaques se multiplient au Nord, à l’image de celle intervenue tôt ce matin dans la localité de Koriomè, près de Tombouctou. Des hommes armés à bord de trois véhicules ont attaqué le village. Les soldats maliens ont riposté et repoussé les assaillants hors de la zone. Il n’y a pas eu de victimes, rapportent des témoins joints sur place.
A Gabéri, dans le cercle de Gourma-Rhaouss, une autre attaque a eu lieu hier. Pas de perte en vie humaine, mais 4 personnes ont été grièvement blessées, dont une a été évacuée à l’hôpital de Tombouctou.